"Nous prenons note de l'intention des autorités grecques d'organiser un référendum", ont-ils indiqué dans un communiqué commun. Ils ont estimé que le plan conclu à l'arrachée dans la nuit du 26 au 27 octobre à Bruxelles, et qui prévoit une recapitalisation des banques européennes afin qu'elles puissent réduire de 50% leurs créances sur la Grèce, était "le meilleur" pour Athènes.
"Nous avons pleinement confiance dans le fait que la Grèce honorera les engagements pris en relation avec la zone euro et la communauté internationale", ont ajouté les deux principaux dirigeants de l'UE.
L'annonce du référendum en Grèce, qui devrait avoir lieu en janvier et sera le premier dans le pays depuis celui qui avait aboli la monarchie en 1974, a également aggravé la tourmente politique à Athènes. La survie du gouvernement de M. Papandréou, qui a réclamé la confiance du parlement lors d'un vote prévu vendredi soir, est menacée après le coup d'éclat de deux députées socialistes.
L'une a annoncé sa défection. L'autre, la figure socialiste Vasso Papandréou (sans lien de parenté avec le Premier ministre), a réclamé un cabinet "de salut national" pour garantir la mise en oeuvre du plan européen de sauvetage. Ces désaveux réduisent à 152 sur 300 le nombre de députés acquis à M. Papandréou.
Le politologue grec Ilias Nikolapopoulos a accusé M. Papandréou d'avoir pris une décision potentiellement "suicidaire pour le pays".
"Que va-t-il se passer si le peuple dit +non+? Le risque est que la communauté internationale coupe l'arrivée d'argent et que le pays finisse par quitter l'euro", après avoir fait défaut, a commenté à Francfort Christoph Weil, analyste de Commerzbank.
Mais pour la plupart des analystes grecs, M. Papandréou n'avait pas vraiment le choix, contraint de trouver une issue sur le plan intérieur face au refus catégorique de l'opposition de lui prêter main forte, et à une contestation sociale généralisée en réaction à la brutale chute du niveau de vie de pans entiers de la population provoquée par la cure de rigueur.
Les analystes mettaient aussi en avant un sondage paru dimanche, montrant les Grecs déchirés entre rejet du plan européen (à 59%) et soutien massif au maintien de la Grèce dans la zone euro (72,5%).