Au final, les économies des deux régions ont intérêt à aller de l'avant avec le libre-échange, conclut M. Durocher, en soulignant qu'un accord avec l'UE permettrait de réduire la dépendance du Canada à l'endroit des États-Unis.
"Il y a cependant un risque d'une plus grande spécialisation sectorielle de l'économie canadienne, en particulier au sein des ressources naturelles, prévient-il. Cela pourrait accroître la fragilité du Canada au 'mal hollandais', un syndrome qui relie l'exploitation des ressources naturelles à une vive appréciation de la devise et à un déclin de l'industrie manufacturière."
Comme c'est le cas de tout accord commercial, un libre-échange avec l'Europe favoriserait certains secteurs de l'économie et nuirait à d'autres, rappelle l'économiste de Desjardins.
"Il est donc évident qu'un accord avec l'UE nécessitera des ajustements au sein de l'économie canadienne, que ce soit sur le plan de la production, de l'emploi ou des investissements, écrit-il. (...) Des mesures gouvernementales transitoires pourraient être mises de l'avant afin de minimiser les effets néfastes sur les entreprises, les consommateurs et les travailleurs."
Benoit Durocher souligne enfin que les économies de la plupart des pays européens "sont arrivées à maturité", de sorte qu'"il pourrait être difficile pour certaines entreprises canadiennes de faire leur place au sein de ces marchés".
D'où l'importance pour Ottawa, selon lui, de conclure des accords de libre-échange avec les pays asiatiques et latino-américains en forte croissance.