Très exposée à la dette italienne, BMPS, qui a achevé l'année 2011 sur une perte de 4,69 milliards d'euros, devait absolument trouver 3,267 milliards d'ici fin juin pour atteindre le niveau de fonds propres exigé par l'EBA afin de se mettre à l'abri de la crise de la dette.
La banque, qui a déjà augmenté son capital de plus de 2 milliards d'euros en 2011, ne voulait pas procéder à une nouvelle recapitalisation et a par ailleurs écarté l'idée d'émettre des obligations au profit d'investisseurs privés car cet instrument était plus risqué et plus cher qu'une aide de l’État.
Outre le recours à l'aide de l’État, BMPS compte sur des cessions ou sur la conversion d'instruments hybrides en cours pour combler son manque de fonds propres.
La Banque d'Italie avait estimé les capitaux manquant encore à l'appel entre 1,3 et 1,7 milliard d'euros mais elle a toutefois préféré conseiller à l’État d'apporter jusqu'à 2 milliards d'euros en raison de "l'incertitude" pesant sur les mesures déjà prises par la banque, a indiqué le gouvernement.
A l'exception de BMPS, toutes les autres banques de la péninsule ont réussi à atteindre le seuil exigé par l'EBA mais elles ont toutefois vivement critiqué l'autorité européenne, accusée de pénaliser les banques italiennes.
En cause, la méthodologie de valorisation des obligations d’État alors que leurs portefeuilles débordent de titres de dette italiens dont les prix ont chuté en raison de la méfiance des investisseurs à l'égard de la péninsule.Le gouvernement italien a été contraint mardi de venir en aide à Banca Monte dei Paschi di Siena, la plus vieille banque du monde n'ayant pas d'autres moyens de lever des capitaux pour se mettre en conformité avec les nouvelles règles bancaires.