Antonis Samaras, chef de la droite Nouvelle-Démocratie, arrivé en tête du scrutin du 6 mai mais sans majorité, a mis en garde contre "le populisme aventuriste" de la gauche en dénonçant, comme M. Vénizélos, le refus d'Alexis Tsipras, chef de la Gauche radicale Syriza, de participer à un gouvernement de coalition.
De même, Fotis Kouvelis, le chef de la petite formation de gauche modérée Dimar qui a refusé d'apporter ses 19 députés en renfort d'une alliance conservateurs-socialistes, a imputé le naufrage à M. Tsipras.
Issu d'une scission du Syriza, M. Kouvelis avait conditionné son ralliement à une participation du Syriza, seul apte selon lui à prendre en compte le verdict des urnes.
Rejetant ces critiques, M. Tsipras dont le parti a créé la surprise le 6 mai, devant le deuxième parti de Grèce avec 16,7% des voix et 52 députés, a rétorqué que "les partis du mémorandum (droite et socialistes) avaient refusé d'adopter ses propositions" en mettant la gauche "devant le dilemme: mémorandum (plan d'austérité ou élections", ce qui équivaut pour lui à une sorte de "chantage".
"J'ai fait tout effort possible pour un gouvernement progressiste qui respecterait le vote du peuple. Notre principal axe est l'annulation des coupes salariales et des retraites", a ajouté M. Tsipras, qui a basé sa campagne électorale sur le rejet de la rigueur.
Invoquant le "danger" pesant sur le pays du fait de l'instabilité politique, le vieux chef de l'Etat avait tenté une dernière réunion mardi en proposant aux partis de s'entendre sur un cabinet de technocrates, censé parer aux menaces de faillite et de sortie de l'euro du pays, où s'est déclenchée la crise de la dette qui secoue l'Europe depuis 2010.
M. Papoulias avait fait lundi soir une ultime tentative de rallier aussi la formation nationalo-populiste Grecs Indépendants de Panos Kammenos, qui avait conquis 33 députés le 6 mai en s'opposant aussi frontalement à la rigueur.