Le nouveau chef du gouvernement italien Mario Monti a débuté lundi les discussions pour la formation d'un nouvel exécutif constitué de techniciens, chargé de redresser la situation économique du pays et de rassurer les marchés financiers.

Dans un premier temps, les investisseurs ont salué la nomination de l'économiste au poste de président du Conseil, annoncée rapidement après la démission de Silvio Berlusconi, mais des inquiétudes subsistent concernant le travail qui attend son nouveau gouvernement pour rétablir la confiance dans l'économie et les finances du pays.

Dimanche, le président Giorgio Napolitano a incité M. Monti à former un gouvernement capable de mettre en oeuvre des réformes économiques destinées à relancer une croissance stagnante pour faire baisser la dette publique, qui représente près de 120 pour cent du produit intérieur brut (PIB).

Mario Monti s'est engagé à agir "avec un sens de l'urgence" pour choisir les nouveaux ministres mais a ajouté qu'il prendrait aussi le temps nécessaire pour constituer une équipe solide. Il multipliait les consultations avec différents partis politiques lundi afin d'obtenir un large soutien pour mener à bien sa mission.

Peu après sa désignation officielle dimanche soir, l'ancien commissaire européen à la Concurrence, âgé de 68 ans, a déclaré à la presse qu'il s'attelait à la tâche "avec un grand sens des responsabilités et du service envers cette nation". L'Italie doit absolument "guérir ses finances" et relancer la croissance, a-t-il ajouté.

Le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, a confié lundi qu'il s'attendait à l'annonce de la composition du gouvernement Monti d'ici vendredi. Sous la pression des marchés, la machine politique italienne a opéré avec une rare efficacité: les deux chambres ont voté des réformes et des mesures d'austérité en deux jours, ouvrant la voie à la démission de Silvio Berlusconi.