Pour Maria Lipman, analyste du centre Carnegie de Moscou, l'argument de la formation du nouveau gouvernement "est peu convaincant et le fait que le Premier ministre Medvedev soit envoyé à ce moment aux États-Unis ne fait que renforcer cette impression".
La nécessité de former un gouvernement n'empêche pas le président élu français François Hollande qui prend ses fonctions le 15 mai d'aller aux États-Unis, note-t-elle.
"Vladimir Poutine ne veut pas être confronté aux questions désagréables de ses collègues et de journalistes étrangers qui ont suivi de près les évènements entourant son investiture", ajoute l'analyste.
En outre "il éprouve à l'égard des États-Unis une forte méfiance qui risque de ne pas disparaître", estime-t-elle.
M. Poutine, élu le 4 mars et investi à la présidence le 7 mai, se montre régulièrement très critique vis-à-vis des États-Unis, accusant Washington d'avoir aidé ou financé le mouvement de contestation en cours depuis cet hiver et qui est sans précédent depuis son arrivée au sommet du pouvoir en 2000.
Les États-Unis se sont notamment dits "perturbés" mardi par les images de violences policières contre des manifestants pacifiques en Russie.