Selon l'Institut Jacques Delors, plusieurs éléments sont à l'origine de l'euroscepticisme:
-la démocratie (des citoyens reprochent le manque de démocratie dans le processus de prise de décisions au sein des institutions européennes)
-la souveraineté nationale (la perte de souveraineté des États est décriée)
-le libéralisme (la libéralisation des marchés est souvent vue comme la cause de la montée du chômage et des inégalités en Europe)
-l’austérité et la solidarité (les restrictions budgétaires imposées par Bruxelles ou d'autres pays comme l'Allemagne sont dénoncées)
-l’identité (la construction d'une identité européenne au détriment des identités nationales est crainte)
C'est pourquoi les eurosceptiques critiquent ou rejettent l'UE en tant que système politique, en tant qu’espace de libre circulation et, de plus en plus, en tant qu’union économique et monétaire.
Les eurosceptiques ne forment toutefois pas un bloc monolithique. Ils forment deux sous-groupes, selon l'Institut Jacques Delors.
D'une part, les eurosceptiques plus modérées, qui critiquent l’UE et ses politiques, mais qui proposent des réformes pour tenter de l'améliorer.
D'autre part, les «europhobes» plus radicaux, qui rejettent l’appartenance européenne et qui appellent à une sortie de l'UE, de l'euro et/ou de l'espace Schengen (il assure une libre circulation des personnes dans 26 des 28 pays membres de l'Union).
Sans des réformes qui apporteront des réponses aux craintes - qu'elles soient justifiées ou non - des eurosceptiques, les partis anti-européens continueront donc de progresser dans les intentions de vote, craignent des analystes.
Pour les investisseurs, cela signifie un risque accru à long terme qu'un pays quitte l'Union européenne ou la zone euro. Ce qui aurait un impact sur la valorisation boursière des entreprises inscrites en Bourse en Europe, la valeur de l'euro, les taux d'intérêt, sans parler du niveau de croissance économique.