En 2000, la communauté internationale avait déjà défini huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à atteindre d'ici à 2015. L'un d'eux, réduire la pauvreté de moitié, a déjà été accompli en 2010, « avec cinq ans d'avance », selon M. Kim.
« Nous savons que la fin de la pauvreté ne sera pas aisée (...). La tâche va devenir de plus en plus ardue parce que ceux qui resteront plongés dans la pauvreté seront les plus difficiles à atteindre », a-t-il souligné.
Pas de remède miracle
Le président de la Banque a également fixé dans son discours un deuxième objectif, moins quantifiable, celui de « doper » les revenus des 40% de la population les plus pauvres dans chaque pays de la planète.
« Cela requiert que nous ne nous inquiétions pas simplement de savoir si les pays en développement progressent, mais que nous regardions directement si la situation des populations les plus pauvres s'améliore. C'est un objectif important pour tous les pays », a précisé M. Kim.
Pour mener à bien ce double objectif, le président de la Banque mondiale ne propose pas de remède miracle mais juge indispensable que la croissance économique « s'accélère », en particulier en Asie du Sud et dans l'Afrique subsaharienne.
La morosité de la conjoncture internationale est dès lors une source d'inquiétude majeure pour M. Kim. « La crise qui a saisi l'économie mondiale depuis quatre ans et demi ne montre pas de signes clairs d'affaiblissement », note-t-il, s'offrant une petite parenthèse sur l'Europe.
« Comme le montrent les récents événements à Chypre, il est trop tôt pour crier victoire », indique-t-il, ajoutant que l'austérité continue à « peser sur la croissance » dans les pays riches.
M. Kim met également en garde contre les « chocs potentiels » qui pourraient compromettre cette vaste entreprise, notamment des catastrophes climatiques ou une nouvelle crise alimentaire.
« Le changement climatique n'est pas un défi environnemental. C'est une menace capitale sur le développement économique et la lutte contre la pauvreté », a-t-il souligné, faisant écho à un récent rapport de la Banque mondiale sur la question.
La Banque mondiale rendra un rapport annuel sur ces deux nouveaux objectifs afin d'évaluer les « progrès » et identifier les « failles », a promis M. Kim.