Accord suspect entre Microsoft et le régime Ben Ali

Publié le 08/09/2011 à 11:02, mis à jour le 18/10/2013 à 12:38

Accord suspect entre Microsoft et le régime Ben Ali

Publié le 08/09/2011 à 11:02, mis à jour le 18/10/2013 à 12:38

Par AFP

[Photo : Bloomberg]

Un accord entre le géant informatique Microsoft et le gouvernement de Ben Ali en 2006 a suscité des réserves de l'ambassade américaine, qui s'est interrogée sur ses conséquences en matière de contrôle des citoyens, selon un câble diplomatique rendu public par Wikileaks.

L'accord de partenariat signé lors d'un forum Microsoft en Afrique du Sud en juillet 2006, "illustre les priorités du régime tunisien et le prix à payer pour faire du business en Tunisie", selon le télégramme diplomatique daté du 22 septembre 2006.

"En théorie, développer la capacité du gouvernement tunisien à appliquer la loi grâce à internet est positif (...) mais l'on se demande si cela ne va pas augmenter ses capacités de surveillance de ses propres citoyens", indique le câble.

L'accord prévoyait une coopération en matière de e-gouvernance, cyber sécurité, droits de propriété intellectuelle, indique le câble, qui souligne les difficultés à obtenir des détails, malgré des "demandes répétées".

Dans le cadre de cet accord, Microsoft devait former des représentants des ministères de la Justice et de l'Intérieur à "l'utilisation des ordinateurs et d'internet pour lutter contre la criminalité", relève le câble.

La firme américaine devait aussi moderniser le parc informatique du gouvernement tunisien en échange de l'achat de 12.000 licences Microsoft.

Autre particularité du contrat: Microsoft s'était engagé à former des handicapés pour leur permettre de trouver un emploi dans le secteur internet, selon l'ambassade, qui relève que Leila Trabelsi, l'épouse de Zine El Abidine Ben Ali, dirigeait une association caritative pour handicapés.

Une indication des "manoeuvres en coulisses nécessaires pour conclure un deal", relève l'ambassade.

La directrice de Microsoft Tunisie, Salwa Smaoui, avait qualifié l'accord de "gagnant-gagnant", et de "sur-mesure" pour le gouvernement tunisien, selon l'ambassade américaine, qui souligne que le partenariat a été conclu à l'issue de cinq années de négociations.

"Bien que l'accord ait été salué comme un triomphe pour les droits de propriété intellectuelle, la longueur des négociations et le deal lui-même révèlent une réalité plus complexe", écrit encore l'ambassade.

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