Chaos au Caire: de violents affrontements opposaient mercredi manifestants pro et anti-Moubarak dans le centre de la capitale égyptienne, sous l'oeil des militaires. Ces violences, les premières entre les deux camps depuis le début de la révolte contre le régime, font craindre une radicalisation des positions alors que l'armée a appelé à la fin des manifestations, après avoir encadré pacifiquement le mouvement ces derniers jours.

Les incidents faisaient suite à l'allocution télévisée du président Hosni Moubarak, qui a annoncé mardi soir qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat lors de la présidentielle de septembre, mais ne quitterait pas le pouvoir d'ici là.

Selon le ministre égyptien de la Santé Ahmed Sameh Farid, une personne est morte en tombant d'un pont et 596 autres ont été blessées dans les heurts. Il a expliqué à l'Associated Press que la personne qui est morte serait peut-être un membre des forces de sécurité, mais portait une tenue civile lorsqu'il est tombé du pont. Il a ajouté que les autorités enquêtaient sur ce décès.

La télévision d'État a diffusé en soirée un ordre appelant les manifestants à quitter la place Tahrir en raison d'"éléments provocateurs jetant des engins incendiaires". Elle n'a pas précisé l'origine de l'ordre.

Quelques heures après ce discours, 10 000 manifestants se sont regroupés place Tahrir, dans le centre du Caire, pour continuer à réclamer le départ du "raïs", au pouvoir depuis 1981. En début d'après-midi, environ 3000 manifestants pro-Moubarak, selon un reporter d'Associated Press présent sur place, sont ensuite arrivés sur les lieux, signant le début des hostilités entre les deux camps alors que les manifestants hostiles au régime formaient une chaîne humaine.