Il en a coûté 70 000 dollars en frais judiciaires à Marc-André pour se faire reconnaître à titre de tuteur de ses propres enfants.
Dans cette histoire à donner la chair de poule, les noms ont été changés par respect pour la famille, mais les faits sont strictement véridiques, assure Me Michel Beauchamp, notaire au cabinet Beauchamp et Gilbert et chargé de cours à l'Université de Montréal. Il en a été le témoin direct.
Il la raconte pour montrer comment l'absence de planification successorale peut engendrer des histoires d'horreur difficilement imaginables.
Le testament et le mandat en cas d'inaptitude sont les principaux piliers de la planification successorale. Les Québécois abordent ces questions avec réticence. Ils les règlent souvent de manière expéditive, refusant de se faire aider par un professionnel, déplore Me Beauchamp.
Un sondage cité par les experts du Mouvement Desjardins indique que seulement 51 % des répondants disent avoir déjà «sérieusement réfléchi à leur planification successorale».
Ce chiffre est suffisamment inquiétant pour que l'institution financière lance, en juin dernier, en partenariat avec la Chambre des notaires du Québec (CdN), un service téléphonique gratuit «d'assistance succession».
La CdN et le Barreau du Québec gèrent chacun pour leurs membres un registre des documents testamentaires. Les nouvelles inscriptions s'y ajoutent à raison d'un peu plus de 186 000 par an.
On pourrait donc croire à un rattrapage, puisque selon l'Institut de la statistique du Québec, près de 100 000 personnes parviennent chaque année à l'âge légal requis pour faire un acte testamentaire (18 ans), et près de 60 000 personnes décèdent.
Mais ici, une inscription peut modifier un document déjà existant.