" Si on pense que la croissance économique se poursuivra, les obligations de sociétés offrent une solution intéressante ", dit Stéfane Marion, stratège en chef à la Banque Nationale Financière (BNF). " Le bilan financier des entreprises est meilleur que celui de plusieurs gouvernements ", ajoute-t-il.
D'ailleurs, M. Marion surpondère actuellement les obligations de sociétés dans la partie revenus fixes de son portefeuille modèle. Alors que l'indice obligataire universel DEX comprend 26,2 % d'obligations de sociétés, la BNF recommande plutôt une proportion de 30,1 %.
Une prime de risque intéressante
Jeffery Lusher, vice-président et directeur régional, gestion de placement, chez BMO Banque privée Harris, a lui aussi un penchant plus favorable aux obligations de sociétés. " Si on veut un rendement courant intéressant et que l'économie se porte bien, je préfère les obligations de sociétés aux obligations gouvernementales, car celles-ci perdront plus de valeur marchande avec la hausse éventuelle des taux d'intérêt. "
Il explique que les obligations des gouvernements réagissent davantage aux variations dans les taux, parce qu'il n'y a pas de risque de défaut de paiement (à tout le moins au Canada). " Mais dans le cas des obligations de sociétés, il y a toujours une prime de risque qui les rend plus intéressantes ", ajoute-t-il. Ainsi, il n'hésite pas à acheter des titres de dette d'entreprises solides comme les banques, BCE ou Suncor.
Pour sa part, Mme Raby veut éviter le risque de crédit lié aux titres individuels des entreprises. " Je préfère les fonds négociés en Bourse, comme les iShares, qui offrent une bonne diversification. " Par exemple, le iShares DEX All Corporate Bond Index Fund (Tor., XCB) comprend plus de 400 titres, dont le tiers sont du secteur financier. Ce FNB verse une distribution annuelle d'environ 1 $ par part et procurait un rendement de 4,78 % le 7 octobre dernier. " Il y a un risque de crédit, mais il est atténué par la diversification ", dit Mme Raby.