Suivre sa voie : le choix judicieux de Vicky Girouard

Offert par Les Affaires


Édition du 14 Novembre 2015

Suivre sa voie : le choix judicieux de Vicky Girouard

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Édition du 14 Novembre 2015

Vicky Girouard ambitionne d’atteindre les 70 000 $ de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année.

Un emploi payant chez un grand détaillant de meubles, une maison entourée de gazon vert à Saint-Hyacinthe, une belle voiture... À 24 ans, Vicky Girouard avait tout ce dont elle rêvait. «Pour moi, le bonheur c'était de ne manquer de rien, explique cette jeune femme issue d'une famille modeste. Cependant, je trouvais ma vie plate. Je sentais que j'étais destinée à autre chose. Je voulais me lancer pour accomplir quelque chose de plus grand que moi, mais j'ignorais quelle direction prendre.»

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Le signe tant attendu vient lorsqu'elle assiste, en 2011, à une conférence donnée par une artiste et auteure de livres de croissance personnelle, qui lui propose de devenir son adjointe à Sherbrooke. «C'était fou de tout quitter pour suivre une artiste bohème, mais c'était plus fort que moi : une voix me disait d'y aller. Cette femme semblait tellement épanouie !»

L'année suivante, le distributeur de sa partenaire, Diffusion Orféa, met la clé sous la porte. Les deux femmes décident alors de reprendre l'entreprise, avec le soutien financier de leurs proches. Pour relancer les ventes, elles délaissent le créneau ésotérique pour se tourner vers la distribution de livres grand public.

«On a réussi à remonter la pente, mais la rentabilité n'était toujours pas au rendez-vous, raconte Vicky Girouard. Au bout d'un an d'activité, on s'est dit : soit on ferme, soit on fait preuve d'imagination.»

Pour comprendre les raisons de leurs difficultés, Vicky Girouard et son associée assistent à des conférences données par des gens d'affaires. «On en sortait encouragées et inspirées, mais on se demandait comment garder cet esprit, dit-elle. On a commencé à écrire sur des Post-it les citations les plus importantes entendues et à les coller dans la salle de bains.»

C'est ainsi que vient l'idée de créer des autocollants de phrases positives à apposer aux miroirs pour se motiver dans sa vie personnelle ou professionnelle.

Les premiers autocollants qui sont créés en mars 2014 portent des messages comme «Tout est possible» ou «Je suis belle, je suis bonne, je suis capable». En moins d'un an, 15 000 unités sont vendues dans une centaine de points de vente. Si bien que les deux femmes d'affaires décident de délaisser les livres pour se concentrer sur les autocollants.

Une nouvelle étape

Au printemps dernier, l'associée de Vicky Girouard choisit de prendre un autre chemin. La jeune femme de 27 ans prend son courage à deux mains et rachète l'entreprise. Rebaptisée MotivOp, elle vise à pousser les gens à l'action. «On ne veut pas juste proposer une belle phrase, souligne-t-elle. Il faut qu'elle touche les gens et apporte du concret dans leur vie.»

Traduction en anglais pour percer le marché américain, boutique en ligne pour conquérir l'Europe et partenariats avec des causes comme celle contre le cancer du sein, Vicky Girouard est pleine d'idées pour faire croître sa PME.

Ciblant également le marché des entreprises, elle songe à lancer des articles de bureau comme des balles antistress ou des clés USB ornées de pensées positives pour stimuler les employés.

En juin dernier, elle a participé à l'émission Dans l'oeil du dragon. Cette visibilité et les commandes en vue des fêtes de fin d'année ont permis de faire passer le chiffre d'affaires de 15 000 $ en mai à 45 000 $ en août. Elle ambitionne d'atteindre les 70 000 $ de chiffre d'affaires d'ici la fin de l'année.

Quatre ans après la rencontre qui a changé sa vie, l'ex-salariée est-elle plus heureuse dans sa peau d'entrepreneure ? «Se lancer en affaires représente beaucoup de travail, de risques et d'incertitudes. Je ne fais pas un aussi gros salaire qu'avant, mais ça viendra. En revanche, je me sens tellement riche intérieurement.»

«Souvent, les entrepreneurs sous-estiment les efforts à fournir pour trouver des clients», dit Gloria Lemire, associée chez Deloitte Drummondville. Ils ont une bonne idée, mais ne savent pas comment amener le client à acheter le concept et le produit. Or, cela doit être la priorité. Si on est convaincu que notre produit ou service correspond à un besoin, il faut donner suite à cette conviction», ajoute Mme Lemire.

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