«Tout ce qu'il a dit est qu'il voulait un marché du pétrole stable, des prix solides et ne pas s'engager dans une guerre des prix. Autrement dit, tout serait bien aux yeux d'al-Nouaïmi si les prix se stabilisaient au niveau actuel», ont-ils estimé.
Ces derniers mois, l'Arabie saoudite a réduit à plusieurs reprises ses prix de vente en Europe et en Asie et plus récemment aux États-Unis -- ce que les observateurs ont interprété comme une volonté de sauvegarder ses parts de marché plutôt que d'essayer d'enrayer la glissade des prix de l'or noir.
Mais d'autres membres du cartel ont publiquement montré leur désaccord avec le niveau actuel des prix, qui menace leurs finances publiques.
«Nombreux sont les pays perdants. On pense à la Russie et à tous les membres de l'OPEP hors péninsule arabique, comme le Venezuela, l'Algérie et le Nigeria. Ces pays ont besoin d'un prix du pétrole bien plus élevé, autour des 100 dollars, pour alimenter la croissance et éviter un déraillement du déficit» budgétaire, a expliqué M. Dembik.
Comme le souligne cet analyste, le marché pétrolier est entré dans un "nouveau paradigme" depuis l'émergence du pétrole de schiste aux États-Unis.
La première économie mondiale est passée d'une production moyenne de 5 millions de barils par jour (mbj) en 2008 à près de 8,4 mbj sur les huit premiers mois de cette année, grâce à l'exploitation des ressources non conventionnelles d'hydrocarbures.
Même si les États-Unis n'exportent pas de pétrole brut, cette forte hausse de la production américaine se répercute sur le marché mondial, puisqu'elle permet au pays de réduire ses importations, forçant ses anciens fournisseurs à trouver d'autres débouchés.
Le cas du Nigeria est particulièrement emblématique, le pays n'ayant fourni aux États-Unis qu'environ 1.500 barils par jour au mois d'août, contre 30.000 barils par jour en août 2010.