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Englué dans une spirale baissière depuis des mois à cause d'une offre abondante et d'une faible demande, le pétrole s'installait jeudi à Londres sous les 80$US, au plus bas depuis quatre ans, à deux semaines d'une réunion de l'Opep.
Après avoir chuté mercredi sous la barre des 80 dollars pour la première fois depuis 2010, le Brent est tombé jusqu'à 78,47$US le baril, son plus bas niveau depuis le 29 septembre 2010.
Cette forte dégringolade des prix du brut constitue à première vue une bonne nouvelle pour les pays consommateurs, en particulier ceux qui peinent à réellement redémarrer depuis la crise financière de 2008.
«Si ce niveau (des prix) subsiste sur la durée, cela pourrait être une excellente nouvelle pour les consommateurs dans le monde entier puisque la baisse du prix du baril devrait alors être répercutée sur les prix à la pompe», a ainsi expliqué Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Mais «on l'oublie trop souvent, bien que le prix faible du baril soit positif pour le consommateur, il accentue les risques de déflation en zone euro qui sont, comme les chiffres de l'inflation le soulignent chaque mois, étroitement liés au repli des prix de l'énergie. On aurait donc tort de se réjouir trop rapidement d'un pétrole moins cher», a-t-il prévenu.
Depuis son dernier pic mi-juin (à 115,71 dollars), la référence européenne du brut a dégringolé de 32%, plombée par une série de facteurs baissiers dont l'abondance de l'offre, la faiblesse de la demande et le renforcement du dollar.
Récemment, la pression baissière a été accentuée par le fait que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne semble pas décidée à réduire sa production lors de sa prochaine réunion prévue le 27 novembre à Vienne, malgré la surabondance d'offre sur le marché.
Nombreux pays perdants