Un bond qui vient du Japon
«Le Japon a secoué le monde en annonçant cette nuit de nouvelles mesures de relance monétaire: on peut appeler cela la 'surprise de Halloween'», a relevé Phil Flynn, analyste de Price Futures Group, en référence à la populaire fête anglo-saxonne célébrée vendredi.
La Banque du Japon (BoJ) a contre toute attente décidé vendredi d'assouplir davantage sa politique monétaire. Elle a augmenté son programme de rachat d'actifs, dans l'espoir de donner un coup de fouet à une économie chancelante, faisant bondir les Bourses mondiales.
Cette décision a instantanément fait grimper le dollar à des niveaux inédits depuis près de sept ans (janvier 2008) face au yen, provoquant des remous sur les marchés de matières premières libellées en dollars. Le brut WTI, coté à New York, est passé sous les 80 dollars le baril.
La BoJ a fait savoir qu'elle allait désormais augmenter la base monétaire de 80.000 milliards de yens (583 milliards d'euros) par an, contre 60.000 à 70.000 milliards auparavant.
«Wall Street ne fait que suivre le mouvement, mettant de côté toute crainte sur une éventuelle hausse des taux aux Etats-Unis, accueillant à bras ouverts la bonne humeur accompagnant traditionnellement tout stimulus monétaire», a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Pour ne rien gâcher, une série d'indicateurs américains de bonne tenue retenait aussi l'attention: le moral des ménages a progressé contre toute attente en octobre par rapport à septembre, selon l'Université du Michigan, et l'activité économique de la région de Chicago a connu une hausse inattendue en octobre, selon l'association professionnelle ISM.
Starbucks à la peine
Cet enthousiasme reléguait au second plan des résultats d'entreprises mitigés aux Etats-Unis, dont ceux de la chaîne de cafés Starbucks (-2,57% à 75,33 dollars), plombée par des ventes à nombre de magasins comparables et des perspectives décevantes.
Dans l'énergie, la major pétrolière ExxonMobil, qui a largement dépassé les attentes au troisième trimestre malgré le recul de la production de brut sur fond de chute des prix, s'appréciait de 0,98% à 95,38 dollars. De même, le groupe pétrolier Chevron qui a augmenté son bénéfice net au troisième trimestre, grignotait 0,06% à 117,27 dollars.
La banque Citigroup, qui a réévalué jeudi après coup à la baisse son bénéfice net du troisième trimestre, invoquant des provisions liées à des contentieux juridiques plus importantes qu'annoncé au départ, cédait 0,28% à 53,00 dollars.
Le géant internet Google, qui vient d'annoncer le départ d'un des cofondateurs d'Android, son système d'exploitation mobile, s'appréciait de 1,08% à 566,31 dollars.
Le leader américain des magasins à prix cassés Dollar General (0,67% à 62,87 dollars) a prolongé une nouvelle fois vendredi son offre publique d'achat hostile visant son concurrent Family Dollar Stores (0,23% à 78,00 dollars), déjà fiancée depuis l'été à un troisième acteur du secteur, Dollar Tree (+1,74% à 60,56 dollars).
Le marché obligataire reculait. Signe d'une demande moins forte, le rendement des bons du Trésor à 10 ans progressait à 2,333% contre 2,305% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,069% contre 3,036%.
Avec AFP