Les Italiens étaient d'ailleurs appelés lundi à acheter la dette de leur pays durant une "journée des bons du Trésor" pour redonner "confiance" aux marchés.
Selon la presse italienne, le nouveau gouvernement de Mario Monti négocierait une aide de 400 à 600 milliards d'euros avec le Fonds monétaire international (FMI), avec une participation éventuelle de la BCE. Cela devrait lui laisser douze à dix-huit mois pour mettre en oeuvre sa cure d'austérité sans subir la pression des marchés.
"Il n'y a pas de discussions avec les autorités italiennes sur un programme de financement du FMI", a démenti l'institution de Washington, relayée par Bruxelles, ce qui n'a pas refroidi les investisseurs.
Alors que la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy doivent présenter avant le sommet européen des 8 et 9 décembre des propositions pour réformer les traités de l'Union européenne, les médias bruissent aussi de rumeurs sur leurs projets.
Le journal allemand Welt am Sonntag évoquait dimanche un nouveau pacte de stabilité réservé à quelques pays de la zone euro.
Paris et Berlin n'ont pas clairement précisé leurs intentions. L'Allemagne parle de sa volonté de "transformer la zone euro en une union de la stabilité", selon l'expression de son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble.
Côté français, le gouvernement a confirmé qu'un "pacte" était à l'étude, mais avec les dix-sept Etats de la zone euro, "pour une nouvelle gouvernance" avec de "vraies sanctions".
La clé serait un durcissement de la discipline budgétaire. La Commission européenne pourrait être dotée de "moyens plus intrusifs" pour "surveiller" les mauvais élèves", ajoute-t-on à Paris.
Officiellement, la révision "limitée" des traités proposée par le couple franco-allemand, éventuellement élargi à l'Italie, doit concerner l'ensemble de l'UE. "S'il y a des pays parmi les 27 qui font des difficultés", comme par exemple le Royaume-Uni souvent réticent à une intégration accrue, "on passe alors aux seuls 17 Etats de la zone euro", explique un diplomate européen.
Mais là aussi, "si un ou deux pays de l'Union monétaire ne veulent pas participer, on ne se laissera pas retenir par eux", prévient-il.
Selon une source européenne, "il faut savoir si c'est purement tactique afin de mettre la pression sur tous les pays de l'UE".
"Le but c'est de préserver l'unité de la zone euro", a toutefois mis en garde lundi la Commission européenne, rejetant toute option qui aboutirait à "fragmenter" l'Union monétaire. Même avertissement de la part du chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker: "Il n'est pas bon de diviser artificiellement l'UE en deux groupes", a-t-il estimé.