Bourse: Wall Street conclut en ordre dispersé face au bond des cours du pétrole

Publié le 03/04/2023 à 09:36, mis à jour le 03/04/2023 à 16:56

Bourse: Wall Street conclut en ordre dispersé face au bond des cours du pétrole

Publié le 03/04/2023 à 09:36, mis à jour le 03/04/2023 à 16:56

(Photo: Getty Images)

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a conclu en ordre dispersé lundi face au bond des cours du pétrole qui n’a toutefois pas suscité de réaction de panique sur les marchés actions et obligations.

La Bourse de Toronto a terminé en hausse, poussée par les actions du secteur de l’énergie après les hausses des prix du pétrole. L’action de Teck Resources a terminé en hausse 18% après avoir refusé l’offre de rachat de Glencore.

 

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Les indices boursiers à la fermeture

À Toronto, le S&P/TSX a haussé de 178,04 points (+0,89%) à 20 277,93 points.

À New York, le S&P 500 a monté de 15,10 points (+0,37%) à 4 124,41 points.

Le Nasdaq a baissé de 32,45 points (-0,27%) à 12 189,45 points.

Le DOW a gagné 326,70 points (+0,98%) à 33 600,85 points.

Le huard a gagné 0,0051 $US (+0,6931%) à 0,7453 $US.

Le pétrole a clôturé en hausse de 4,76 $US (+6,29%) à 80,43 $US.

L’or a avancé de 16,80 $US (+0,85%) à 2 003,00 $US.

Le bitcoin a terminé en hausse de 140,37 $US (+0,50%) à 28 091,83 $US.

Le contexte

Les prix du pétrole ont grimpé de quelque 6,30% pour le baril de Brent comme pour le pétrole texan WTI après l’annonce surprise dimanche par huit des vingt-trois pays de l’OPEP+ — dont l’Arabie Saoudite —, d’une réduction, dès le mois de mai, de leur production.

La baisse va dépasser le million de barils par jour (bpj), soit la plus importante réduction depuis octobre.

«On a eu un événement à risque ce week-end et ce n’était pas les banques cette fois-ci, mais l’OPEP», a résumé Karl Haeling de LBBW.

Un pétrole plus cher complique apparemment la tâche de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a relevé drastiquement les taux d’intérêt pour juguler une inflation qui reste tenace.

La Maison-Blanche a peu apprécié l’annonce de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, d’Oman, du Koweït, de l’Algérie et de l’Irak.

«Il n’est pas opportun de réduire la production en ce moment vu les incertitudes du marché», a indiqué un porte-parole du Conseil National de Sécurité de la Maison-Blanche.

Mais globalement, les marchés ont réagi «assez calmement», a jugé Karl Healing. «Il y avait déjà le sentiment que l’OPEP n’aurait pas réduit sa production si elle n’était pas inquiète d’un ralentissement de la demande et d’un recul des cours du brut», a-t-il expliqué à l’AFP.

En cours de matinée, l’indicateur ISM de l’activité manufacturière aux États-Unis a confirmé les présomptions du ralentissement à venir. À 46,3%, l’indice est tombé au plus bas depuis mai 2020.

«Dès que l’ISM a été publié, il y eut la perception que la moindre production de l’OPEP allait être largement compensée, en termes d’évolution des cours, par une baisse de la demande et un affaiblissement de l’économie mondiale», a commenté l’analyste.

C’est ainsi que malgré la hausse des prix du pétrole, qui pouvait faire craindre davantage d’inflation, les rendements sur les bons du Trésor se sont détendus : 3,40% au lieu de 3,46% vendredi pour les bons à dix ans. Ceux à deux ont glissé sous les 4% à 3,96%.

De même le Nasdaq, qui perdait davantage avant la publication de l’ISM, a récupéré un peu de terrain tandis que la montée du Dow Jones s’est solidifiée.

À la cote, les valeurs pétrolières ont profité de la situation. Le secteur de l’énergie (+4,91%) a mené les sept secteurs sur les onze du S&P qui ont conclu dans le vert.

Les groupes de services pétroliers ont caracolé en tête comme Halliburton (HAL) (+7,76%) ou Schlumberger (SLB) (+6,59%). ConocoPhilips (COP) s’est envolée de 9,29%. Exxon Mobil (XOM) a gagné 5,89% et Chevron (CVX) 4,16%.

Sensible à la hausse des carburants, le secteur des voyages a accusé le coup à l’instar d’Expedia (EXPE) (-2,02%), d’Airbnb (ABNB) (-2,36%) ou des compagnies aériennes comme United Airlines (UAL) (-2,03%) ou American Airlines (AAL) (-2,24%).

L’autorité américaine de la concurrence, la FTC a opposé son veto à la fusion de la société de biotechnologie Illumina (-1,09%) avec le développeur de tests de cancer Grail.

Ce rapprochement valorisé à 7 milliards de dollars, auquel la FTC s’était déjà opposée pour des raisons de respect de la concurrence, avait été ultérieurement autorisé par un juge administratif américain. La FTC a finalement eu le dernier mot.

L’action Tesla a glissé de 6,12% malgré une hausse du nombre de ses véhicules livrés au premier trimestre, un progrès enregistré surtout grâce à des réductions de prix du constructeur électrique.

Sur le ring, la ligne professionnelle de catch WWC (WWE) a mal encaissé (-2,15%) sa fusion annoncée avec l’Ultimate Fighting Championship (UFC).

Le mastodonte du divertissement Endeavor (EDR) (-5,81%), propriétaire de l’UFC, détiendra la majorité dans la nouvelle entité qui sera cotée à la Bourse de New York au second semestre. Elle est valorisée plus de 21 milliards de dollars.

Première victime de ce climat, la banque régionale américaine First Republic, considérée comme le prochain maillon faible de la crise bancaire, qui a plongé de 33,00%, après avoir rebondi de près de 10% la veille.
L’annonce, jeudi, de l’injection de 30 milliards de dollars de dépôts par un groupe de onze grandes banques américaines dans les caisses de cet établissement californien n’aura assuré à son cours de Bourse qu’un soutien de courte durée.
En une semaine, First Republic a effacé 80% de sa capitalisation boursière.
S’il a été le plus maltraité vendredi, FRC, son symbole boursier, a été accompagné dans la tourmente par d’autres banques régionales, notamment une autre californienne, PacWest (-18,95%), ainsi que Western Alliance (-15,47%), dont le siège est à Phoenix (Arizona), ou l’établissement texan Comerica (-8,44%).
Si leur dérapage a été moins spectaculaire, les géants du secteur ont aussi subi un net repli. Membres éminents du Dow Jones, Goldman Sachs (-3,67%) et JPMorgan Chase (-3,78) ont contribué à plomber l’indice phare de Wall Street.
« La volatilité qu’on a vue cette semaine a été remarquable », a commenté Christopher Low, de FHN Financial. « Et quand vous avez une telle volatilité, cela pousse les algorithmes à vendre. Ce n’est donc pas surprenant qu’on voit les gens retirer quelques jetons de la table avant le week-end. »
Pour ne rien arranger, vendredi était une journée dite des « quatre sorcières », qui correspond à l’arrivée à échéance de plusieurs milliers de milliards de dollars de produits dérivés basés sur des indices boursiers ou des actions individuelles.
Cette échéance renforce souvent la volatilité de Wall Street lors de la séance considérée.
Autre indicateur de l’anxiété des opérateurs et de leur appétit pour les actifs jugés sûrs, les prix des bons du Trésor américains sont montés en flèche, ce qui a fait baisser leurs taux, les deux évoluant en sens opposé.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans tombait à 3,43%, contre 3,57% la veille.
Pour autant, contre toute attente, le bitcoin caracolait (+7,34%), bien qu’il soit théoriquement considéré comme un actif à risque. Il a tiré dans son sillage les valeurs liées au secteur des cryptomonnaies, telles le spécialiste du « minage » Riot Platforms (+14,89%) ou la plateforme d’échanges Coinbase (+10,62%).
Le Nasdaq s’en est mieux tiré que le Dow Jones, grâce à quelques mégacapitalisations, comme Alphabet (+1,38%) et Microsoft (+1,17%), toujours soutenues par les annonces des deux groupes sur l’intégration de l’intelligence artificielle à leurs produits.
Le constructeur chinois de véhicules électriques Xpeng a bondi (+6,12%), malgré la publication d’une perte trimestrielle plus importante que prévu et d’un chiffre d’affaires inférieur aux attentes. Le groupe s’est néanmoins dit confiant dans le redémarrage de sa croissance.
Son concurrent Tesla a reculé (-2,17%), de même que d’autres constructeurs de véhicules électriques comme Rivian (-3,34%) ou Lucid (-1,17%).
FedEx a paradé (+7,97%), après avoir relevé ses prévisions pour l’ensemble de l’année, malgré une déception sur son chiffre d’affaires du troisième trimestre de son exercice décalé (de juin à mai). Le groupe s’attend à avoir réduit ses effectifs de 25 000 postes sur un an d’ici à fin mai.
                
               

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