Barack Obama déplore déjà la décennie écoulée et perdue. Photo : Bloomberg.
En 2085, les finances publiques des Etats-Unis auront sombré dans l’abîme. C’est carrément ce qu’avancent les projections de la Maison Blanche, dans le projet de budget 2011 présenté par Barack Obama au Congrès en début de semaine.
Ainsi, le déficit américain représentera dans 75 ans l'équivalent de 62% de son produit intérieur brut (PIB), au lieu des 11% de 2009, selon les analystes de la Maison Blanche. C’est que le trou ne cesse de s’agrandir et ira en s’amplifiant drastiquement si les Américains continuent de vivre au-dessus de leurs moyens. Résultat : pour tenter de combler un tel trou, il faudrait que la Maison Blanche emprunte chaque année un montant équivalent à plus de la moitié de la richesse produite par le pays !
En fait, la dette américaine explosera mécaniquement. De 64% du PIB aujourd'hui, elle atteindra 99% en 2030, 218% en 2050 et 830% du PIB en 2085, selon les prévisions des mêmes analystes. Pas besoin d’être un génie en économie pour comprendre qu’il s’agira ni plus ni moins que d’une apocalypse.
Une seule solution à l'horizon
Cela étant, ce scénario ne correspond qu’à une projection de ce que deviendrait notre voisin du Sud s’il continuait de vivre comme il le fait aujourd’hui. Pour éviter la catastrophe annoncée, il faut des changements de vie drastiques, et donc adopter des mesures politiques fortes, selon le document présenté par Barack Obama au Congrès.
Symboliquement, le président américain a d’ores et déjà mis un terme au rêve américain de remettre les pieds sur la Lune, première étape envisagée avant de prendre la direction de Mars. Et il a annoncé qu’il y avait un moyen d’éviter le désastre : réformer les trois programmes de sécurité sociale américains.
Selon la Maison Blanche, ces estimations sur le long terme s'expliquent avant tout par les dépenses de santé publique. Elles représenteront, en 2085, «la plus grande partie du budget de l'Etat», soit 80% de ses dépenses, hors intérêts de la dette.
Dans cette tâche qui s'annonce très ardue, le président des Etats-Unis a tenu à impliquer le Congrès. Dans son discours sur l'état de l'Union, il a notamment proposé la création d'une commission bipartite sur le sujet des finances publiques. «Nous ne pouvons pas continuer à emprunter sur l'avenir de nos enfants», a souligné M. Obama lors de la présentation du projet de budget 2011.
Avec Bloomberg et AFP.
