Ainsi cette contre-performance serait liée au genre de produits dérivés complexes qui avaient été à l'origine de la crise financière de 2008, et visés par la "règle de Volcker", l'une des mesures phares de la réforme financière de 2010, et qui prévoyait de limiter les investissements dans les dérivés des banques.
M. Dimon s'est plusieurs fois opposé à la réforme financière et à tout durcissement de la réglementation bancaire.
"C'est malheureux, il va y avoir beaucoup de commentateurs" qui vont critiquer JPMorgan à ce sujet, "mais nous allons devoir vivre avec", s'est contenté de dire M. Dimon, interrogé à ce sujet.
Il a précisé que les opérations de courtage incriminées n'avaient pas "enfreint la règle de Volcker mais le principe de Dimon".
Le sénateur démocrate Carl Levin, co-auteur de la règle de Volcker dans la législation, a d'ailleurs aussitôt condamné "les pertes énormes de JP Morgan" qui sont pour lui "la dernière preuve en date que ce que les banques appellent 'une couverture de risque', c'est souvent des paris risqués que les banques d'ampleur systémiques n'ont pas à prendre".
M. Dimon a admis que ce problème avait été découvert à la suite d'un article du Wall Street Journal début avril décrivant l'étonnement de la place financière de Londres face aux positions très risquées et massives d'un courtier français de JPMorgan, Bruno Michel Iksil, dans les CDS.
Jamie Dimon avait peu après qualifié ces informations de "tempête dans un verre d'eau".
JPMorgan "espère que ce problème n'en sera plus un d'ici la fin de l'année" mais a insisté que cela dépendrait "des marchés et de nos positions".
M. Dimon a conclu en affirmant que la banque n'était "pas une activité dans laquelle on ne fait pas d'erreurs".
JPMorgan Chase avait publié le mois dernier des résultats nettement supérieurs aux attentes pour le premier trimestre, même si le bénéfice net de 5,38 G$ US avait affiché un recul de 3%. Le chiffre d'affaires avait progressé quant à lui de 6% à 26,71 G$ US.