L’entreprise de restauration Groupe d’alimentation MTY, qui possède entre autres les bannières Bâton Rouge, Ben & Florentine, Casa Grecque, Tiki-Ming et Valentine, dévoilera ses résultats ginanciers du premier trimestre de son exercice 2023 le 12 avril.
L’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, anticipe un trimestre robuste grâce aux acquisitions des bannières BBQ Holdings et Wetzel’s Pretzels survenues en 2022. Ce dernier anticipe un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) en hausse de 59,1% sur un an à 57,7 millions de dollars (M$), ce qui est légèrement plus optimiste que le consensus des analystes de 54,6M$. Au trimestre correspondant l’an dernier, le BAIIA avait atteint 35,6M$.
«Cette bonne performance sera le résultat de la poursuite de la reprise des activités de la société au Canada, sans oublier les deux acquisitions qui devraient avoir un impact positif de 16M$ sur le BAIIA trimestriel», estime l’analyste.
Vishal Shreedhar anticipe que les revenus atteindront 283M$ (consensus à 231M$).
«La toile de fond au Canada est bonne alors que celle aux États-Unis est plus modérée. De plus, des données gouvernementales montrent que la croissance de l’industrie de la restauration continue d’être supérieure à celle de la vente d’aliments en épicerie, même si l’écart se rétrécit», explique-t-il, ajoutant que les données américaines montrent que les dépenses des ménages en restauration ont atteint un sommet entre les mois de mars et d’octobre, alors qu’elles déclinent depuis le mois de novembre.
«Au Canada, les données montrent que les ménages veulent réduire leurs dépenses au restaurant», dit-il.
L’analyste précise que les commentaires d’autres entreprises du secteur font état d’une industrie volatile. Selon lui, MTY devra soigner son réseau de franchisés. Au dernier trimestre, la société a ouvert 60 établissements, mais en a fermé 178 autres.
«En analysant ces commentaires, on constate que les pressions inflationnistes persistantes, la négociation de baisses de prix et l’attention sur la valeur, de même que la baisse de l’achalandage sont les préoccupations principales des restaurateurs», dit-il.
Vishal Shreedhar conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de MTY, mais abaisse son cours cible sur un an légèrement, lui qui passe de 73$ à 72$. Il donne au titre une valeur de 10 fois la valeur du BAIIA prévu durant l’exercice 2024-2025. «Malgré les vents contraires à court terme, nous restons constructifs envers MTY, étant donné son évaluation raisonnable, ses progrès opérationnels et l’allocation de capital dans des initiatives comme les rachats d’actions et les acquisitions», explique-t-il.
Il croit toutefois que le titre est un investissement plus risqué en ce moment, en raison de l’inflation, des problèmes de chaîne d’approvisionnement, de la pénurie de main-d’œuvre et des conditions macro-économiques en général.
Denis Lalonde