Les résultats du quatrième trimestre du consolidateur mondial de fournisseurs de logiciels spécialisés ont plu à plusieurs égards à Paul Treiber si bien que l’analyste de RBC Marchés des capitaux porte son cours-cible de 2600 à 3000$, une marque historique pour l’entreprise ontarienne.
Non seulement les revenus et le bénéfice d’exploitation ont-ils battu ses attentes, mais les capitaux de 618 millions de dollars américains déployés dans des acquisitions aux quatrième et premier trimestres (en cours) surpassent ses prévisions de 45%. Ce total exclut les transactions de 680M$US réalisées par deux filiales.
L’inflation s’avère un vent de dos pour les revenus internes d’entretien et de mise à jour des logiciels tandis que la stratégie décentralisée d’acquisitions gagne en force, résume l’analyste qui entrevoit une accélération de la croissance en 2023, dit-il.
Paul Treiber gonfle aussi d’un milliard à 1,8 G$US les transactions qui seront réalisées cette année.
Les revenus, sans l’effet des acquisitions, ont augmenté de 4% au lieu de la hausse de 2% prévue à cause de la vente inattendue de 29 millions de dollars américains en équipements, reconnaît l’analyste. Néanmoins, même sans ces revenus non récurrents, le bénéfice d’exploitation ajusté a crû de 18% à 484 M$US, soit plus que ses prévisions de 476M$ US et que le consensus de 467M$ US, fait-il valoir.
La mise à jour des logiciels est la principale source de la croissance interne à long terme. Or, l’inflation a fait passer cette croissance de 5 à 6% du troisième au quatrième trimestre et se compare à la moyenne de 4%, lors des trois années avant la pandémie. L’analyste augmente donc de 2,2 à 3% la progression prévue de la croissance interne en 2023.
Le bénéfice ajusté en fonction des intérêts et des impôts a atteint 14,58$US par action, soit 7% de mieux que ses estimations de 13,59$US et que la moyenne des analystes de 12,95$US.
La seule ombre au tableau concerne le fournisseur de logiciels de gestion de cliniques médicales et d’hôpitaux Altera Digital Health, acquis le 2 mai 2022 pour 700M$US dont les revenus de 197M$US et le bénéfice d’exploitation de 22M$US ont raté la cible par 11,6% et 51% respectivement, au quatrième trimestre. Paul Treiber est toutefois rassuré par les flux de trésoreries disponibles annualisés qui sont 40% plus élevés que prévu.
Au final, l’analyste de RBC rappelle que Constellation Software a tout ce qu’il faut pour continuer à enrichir ses actionnaires grâce à l’effet composé du rendement élevé de son capital investi.
Ces dernières années Constellation a décentralisé sa stratégie d’acquisition afin d’élargir son terrain de chasse et l’envergure de ses acquisitions en procurant aux dirigeants de ses filiales un incitatif financier à dénicher et à rentabiliser les transactions réalisées et à faire croître leur groupe. Cette stratégie inclut l’essaimage en Bourse de sa filiale européenne Topicus.com (TOI, 95,13$) et le fournisseurs de logiciels pour les médias Lumine Group (LMN, 14,84$).
Dominique Beauchamp