Aimia (AIM, 3,33$): crise existentielle pour le gestionnaire de programmes de fidélité abandonné par son créateur
Abandonné par le transporteur aérien qui l’a mis au monde, le gestionnaire de programme de fidélité Aimia est carrément dans une crise existentielle, croit Tim Casey, de BMO Marchés des capitaux.
Air Canada, qui a fourni à Aimia environ 103% de son bénéfice d’exploitation au plus récent trimestre révèle l’analyste, a choisi de lancer son propre plan de fidélité et a décidé à l’échéance du contrat en 2020.
Même après son plongeon vertigineux de 63% jeudi, l’analyste suggère de vendre le titre puisque le scénario évoqué d’une offre d’achat de la part d’Air Canada tombe à l’eau, les membres et les partenaires au service Aeroplan risquent de quitter le navire, tandis que le dividende sera vraisemblablement coupé ou éliminé.
Pour la forme, M. Casey établit un cours cible de 3$, près du cours actuel, en attendant la rencontre des investisseurs de septembre pendant laquelle Aimia compte dévoiler sa nouvelle stratégie.
Après quatre mois de repos médical, le fondateur, chef de la direction et négociateur principal de l’entente avec Air Canada, Rupert Duchesne, quitte son poste. Le president par interim David Johnston, assume le poste de façon permanente.
Le nouveau président a déjà entrepris un plan de coupes pour économiser 70 millions de dollars, qui verra sans doute la société abandonner certaines de ses activités ou vendre certains de ses placements dans d’autres programmes de fidélité, croit M. Casey.
Avec un bénéfice d’exploitation estimé à moins de 200M$ pour 2018, Aimia s’approche aussi dangereusement du ratio dette-bénéfice d’exploitation de 3,5 fois exigé par ses prêteurs, indique aussi l’analyste.
Il a toujours été ardu de modéliser les flux de trésorerie de cet ex-fiducie de revenu en raison de la complexité du mécanisme opaque d’accumulation et de réclamation de points, reconnaît M. Casey. La décision d’Air Canada rend cet exercice encore plus périlleux.