Héroux-Devtek (HRX, 13,00$): une transaction met au jour la valeur d’aubaine du fabricant
Le fournisseur américain de pièces de rechange aéronautiques Heico (HEI, 177,53 $US) met la main sur Wencor Group pour un peu plus de deux milliards de dollars américains. Le vendeur est le fonds privé Warburg Pincus.
«Il s’agit de la plus importante transaction réalisée par Heico qui intégrera Wencor au sein de son groupe de soutien aux vols», indique Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
Wencor qui distribue un vaste éventail de pièces de rechange neuves pour les avions commerciaux et militaires et dispense des services de réparation, emploie 1000 travailleurs dans 19 établissements aux États-Unis, précise l’analyste.
Si l’on se fie aux revenus et au bénéfice d’exploitation pro forma fournis par Heico pour 2023, Wencor dégage des marges de 21,1% par rapport à celles de 15,5% de Héroux-Devtek.
Benoit Poirier attire l’attention sur le fait que Heico paie un multiple de 13,4 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2023 pour Wencor, ou de 12,7 fois en incluant les avantages fiscaux de 75 M$ US prévus d’ici 2038.
L’analyste y voit un point de comparaison éloquent pour Héroux-Devtek dont l’action s’échange actuellement à un multiple de seulement 7,4 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2024.
«Bien que la marge plus élevée de Wencor justifie une plus-value, nous considérons que le rabais attribué à Héroux-Devtek (un écart de 4,9 fois par rapport à ses semblables américains) est exagéré», soutient-il.
De plus, la transaction Heico-Wencor démontre que les actifs aéronautiques «de bonne réputation» ont de la valeur pour les intéressés.
Au cours actuel, l’action d’Héroux-Devtek offre un bon point d’entrée puisque le fabricant de trains d’atterrissage et d’autres composantes s’efforce de renouer avec la marge de 15,5% dégagée avant les problèmes d’approvisionnement pandémiques.
«Les dirigeants semblent partager ce point de vue puisque l’entreprise a racheté 4,3 M$ de ses actions depuis le début de l’année. Une organisation de cette qualité ne restera pas aussi bon marché pour longtemps», conclut-il.
L’analyste de Desjardins renouvelle donc sa recommandation d’achat et son cours cible de 22$. Depuis cinq ans, le cours de l’action s’est déprécié de 17%.