Puisque ni l’une ni l’autre de ces mesures ne sont en place, que reste-t-il comme options pour bloquer cette transaction.
Bien sûr, des pressions politiques seront exercées; évidemment, les institutions financières paragouvernementales seront mises à contribution. Le gouvernement fédéral pourrait bloquer cette acquisition, jugeant qu’elle n’est pas dans l’intérêt du Canada, mais j’en doute fort.
Le dénouement de cet imbroglio passe par l’Autorité des marchés financiers. Celle-ci doit saisir l’occasion pour aligner ses directives sur la loi québécoise et canadienne ainsi que sur les jugements de la Cour suprême. Il est temps de redonner aux conseils d’administration le droit et l’autorité de « dire non » à une telle tentative d’achat. Le conseil d’administration, ayant pris en considération les intérêts de la société et de toutes ses parties prenantes (fournisseurs, marchands affiliés, employés, actionnaires) décide. Bien sûr, cette décision peut faire l’objet de contestation judiciaire.
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Les propos de M. Allaire n'engagent pas l'IGOPP ni son conseil d'administration).
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Yvan Allaire est président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance (IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l’UQÀM. Il est membre de la Société royale du Canada ainsi que du Council on Global Business Issues du World Economic. Professeur de stratégie pendant plus de 25 ans, il est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la stratégie d’entreprises et la gouvernance des sociétés publiques et privées, dont les plus récents coécrit avec le professeur Mihaela Firsirotu : Capitalism of Owners (IGOPP, 2012), Plaidoyer pour un nouveau capitalisme (IGOPP, 2010), Black Markets and Business Blues (FI Press, 2009), à propos de la crise financière et de la réforme du capitalisme.