Serait-ce plutôt que l’industrie financière ayant été si profondément dérèglementée (un juste rendement pour toutes ces sommes investies) beaucoup de manigances, qui auraient naguère mené à des inculpations, sont désormais légales ; immorales peut-être mais pas illégales.
Il faut bien admettre que les agissements pervers dans le secteur financier donnent des munitions à ceux qui veulent en découdre avec notre système capitaliste. Le capitalisme, écrivait Karl Marx (1818-1883), porte en lui-même, le germe de sa destruction. La cupidité et l’appât du gain qu’il engendre sont les ennemis de la cohésion sociale et de la moralité. Pour Marx, le capitalisme représente une force irrésistible, ultimement nocive et cruelle, qui ne peut être canalisée, encadrée ou réglementée. Il faut donc l’abolir, l’éliminer, l’interdire. Marx proposait un système dit socialiste ou communiste pour remplacer, écrivait-il, ce système injuste et pernicieux appelé capitalisme.
Or, quels que furent les bons sentiments qui animaient Marx, son système, lorsque soumis à l’épreuve de la société réelle, s’avéra un échec monumental et cruel dans les pays de l’Europe de l’est et de l’ex-URSS. Depuis cette expérience, les vertus des marchés privés de biens et services sont généralement admises et prêtent peu au débat en nos temps.