BLOGUE. Le 5 novembre dernier, Louis Gallois, jusqu’à récemment PDG de EADS (Airbus-Aérospatiale, etc.), remettait au premier ministre français un rapport que le gouvernement français lui avait commandé. Le «Pacte pour la compétitivité de l’industrie française» contient un ensemble de propositions pour donner un «choc de compétitivité» à l’industrie française.
Ce choc prendrait surtout la forme d’une réduction de quelque 20 milliards d’euros pour les charges «patronales» que doivent assumer les entreprises pour leurs employés ainsi qu’une réduction de 10 milliards d’euros des charges assumées par les salariés, et ce sur une période de deux ans et ne portant que sur les salaires en deçà de 3,5 fois le smic (leur salaire minimum), soit environ 60 000 euros par année.
L’argument à l’appui de cette recommandation fait du sens : plus l’écart entre le coût total pour l’entreprise et le montant net reçu par le salarié grandit, moins l’entreprise embauchera d’employés à temps plein; plus le coût total des employés augmente dans un contexte de haute concurrence internationale, plus faibles seront les marges bénéficiaires des entreprises et en conséquence moins elles pourront s’autofinancer et investir en nouveaux équipements ainsi qu’en recherche et développement de nouveaux produits.
Évidemment, le trésor français devra trouver en quelque part les 30 milliards d’euros que coûterait cette opération. «Il appartiendra à la concertation prévue sur le financement de la protection sociale d’examiner dans quelles conditions ce transfert peut être organisé et quelles ressources fiscales de substitution peuvent être mobilisées.» (Rapport Gallois, page 23)
Plusieurs des autres propositions du rapport Gallois s’appuient sur les particularités du système fiscal français et sur les programmes de support aux entreprises propres à la politique industrielle française. Celles-ci n’offrent que peu d’intérêt pour le Québec.