Processus décisionnel: passer du sens unique au collectif

Publié le 02/12/2020 à 10:20

Processus décisionnel: passer du sens unique au collectif

Publié le 02/12/2020 à 10:20

PME famille harmonie

(Illustrations: Karine Lequy et Florence Lemay)

BLOGUE INVITÉ. Lorsqu’une entreprise familiale souhaite intégrer davantage les enfants au sein de l’entreprise — lorsque le cédant est prêt à déléguer et lorsque le ou les repreneurs sont prêts à prendre en charge plus de tâches — plusieurs défis peuvent surgir concernant la prise de décision. 

Comment un cédant peut-il passer d’un processus solitaire à un processus collectif ? Quels sont les avantages d’une prise de décision collective ? C’est ce sur quoi nous nous pencherons dans cet article.

 

Quand le cerveau collectif s’en mêle 

Réfléchir et prendre des décisions collectivement, est-ce que ça peut ? Tout à fait ! Étant donné le monde complexe dans lequel on vit, on ne peut plus se permettre de ne pas consulter plusieurs personnes avant de prendre une décision.

Quand on met en pratique le cerveau collectif, on s’assure d’intégrer la jeune génération, qui souhaite faire partie prenante du processus décisionnel. Quand on se sert du cerveau collectif, on s’assure aussi de mettre à profit les « trente degrés » de chaque personne impliquée afin d’espérer atteindre une vision à 360 degrés.

Autrement dit, s’abreuver à plusieurs façons de penser permet à l’entreprise familiale de réduire au minimum les angles morts et de prendre des décisions éclairées.

Cliquez sur le dessin pour le voir en grand format. (Illustrations: Karine Lequy et Florence Lemay)


Les défis de la cohabitation des générations

Bien sûr, la cohabitation des générations amène son lot de défis, autant pour le repreneur que pour le cédant. Passer d’un seul décideur à plusieurs décideurs ne se fait pas en claquant des doigts.

Pour faciliter le processus, il s’avère important que chaque partie prenne conscience des défis qui animent l’autre génération.

Le repreneur fait face à quatre grands défis. Chacun de ces défis contribue, d’une façon ou d’une autre, à forger la vision des repreneurs, et cette vision intervient forcément dans leur prise de décision.

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Ainsi, les rôles différents occupés par le cédant et les repreneurs peuvent les mener à développer différentes priorités en ce qui a trait au plan stratégique. De même, la volonté de se faire accepter par les relations de l’entreprise et de consolider leur crédibilité — deux clés essentielles pour la pérennité de l’entreprise — aideraient les repreneurs à considérer des éléments auxquels le cédant n’aurait pas pensé.

Le cédant, pour sa part, n’est pas en reste. Trois grands défis l’habitent et forgent sa vision.

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Le désir de léguer une vision stratégique précise et compréhensible aux repreneurs mènera donc peut-être le cédant à considérer certains aspects oubliés par les repreneurs dans un processus décisionnel.

De plus, s’il n’a pas, pour sa retraite, un plan d’avenir qui l’allume et qui met en lumière son talent, il sera sans doute difficile pour lui de lâcher prise et de passer d’un leadership centralisé à un leadership de collégialité.

 

Définir un processus décisionnel collectif

Afin de faciliter la prise de décision collective, il s’avère primordial de définir un processus décisionnel familial clair avec lequel tous les membres sont en accord. Ce processus peut prendre plusieurs formes. Tout ce qui importe, c’est que tous les membres s’entendent.

Une famille pourrait, par exemple, adopter un processus décisionnel en trois étapes :

1. Prendre une décision de façon unanime en s’assurant que chacun a eu l’information nécessaire pour former une opinion éclairée.

Si la décision unanime est impossible, on passe à l’étape 2.

2. Fixer un maximum de trois rencontres supplémentaires afin d’arriver à une décision partagée par 75 % des membres.

Si la décision n’est toujours pas possible, on passe à l’étape 3.

3. Accorder un droit de veto à la personne la plus âgée de la sage génération, qui s’engage à tenir compte des informations échangées lors de la première et de la deuxième étape du processus décisionnel familial.


Ce processus n’est évidemment qu’un exemple parmi tant d’autres : à vous de définir le processus qui vous convient !

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Passer d’un one man show à un co-leadership

Bref, faire le saut afin de prendre des décisions collectives est loin d’être évident, mais ô combien important et sécurisant pour avancer avec sens et puissance ensemble !

Certes, réfléchir en groupe peut s’avérer plus long, mais une décision prise à l’aide d’une vision à 360 degrés, c’est puissant !

Dans le prochain article, nous aborderons un sujet délicat : les tabous qui, trop souvent, s’immiscent entre le repreneur et le cédant quand vient le temps de parler du transfert de l’entreprise familiale.

***

C’est à l’arrivée de Jade Bélanger en 2016 qu’Harmonie Intervention est devenue une entreprise familiale. Sa créativité et son audace font d’elle une gestionnaire et une repreneure allumée. Membre expert du Groupement des chefs, Jade est animée par une sensibilité qui lui permet de porter un jugement juste sur toute situation, qu’elle exprime avec authenticité et caractère. Cette lucidité qui l’habite se cultive grâce aux doutes qui la font grandir et qui génèrent parfois chez elle un sentiment d’imposteur : une réalité qu’elle partage avec plusieurs repreneurs.


À propos de ce blogue

Sylvie Huard est la fondatrice d’Harmonie Intervention, dont la mission est d’outiller les familles en affaires — qui ont des avantages et des particularités que les autres types d’entreprises n’ont pas — à atteindre la pérennité et l’harmonie à travers le transfert de leur entreprise. Son côté terrain la démarque : eh oui, elle a été cédante et repreneuse en entreprise non apparentée comme en entreprise familiale et elle est membre expert du Groupement des chefs d’entreprises. Avec authenticité, humour et professionnalisme, elle nous transporte dans l’univers passionnant des familles en affaires.

Sylvie Huard

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