Blogue. Les consommateurs seront ravis, tandis que le CRTC, lui, est dépité.
En autorisant Globalive à déployer son réseau de téléphonie sans fil, le gouvernement Harper vient de renforcer la compétition dans le monde des télécommunications au Canada. Il donne en même temps un coup de pouce aux consommateurs qui pourront vraisemblablement profiter d’une guerre des prix dans le sans fil. Il était temps : le Canada est l’un des pays où il en coûte le plus cher pour se passer d’un téléphone conventionnel. Les Bell, Telus et Rogers avaient la partie belle. Ils devront maintenant composer avec « the new kid on the block ».
Mais… en désavouant le CRTC, qui avait d’abord écarté Globalive, le gouvernement Harper vient d’ouvrir une méchante boîte de Pandore.
Dans les faits, Gobalive appartient pratiquement à une groupe égyptien, Orascom. C’est lui qui a fourni l’essentiel du financement et qui détient maintenant la plus grosse partie de la dette. Que les actions votantes soient majoritairement canadiennes ne change rien : c’est celui qui a le fric qui contrôle la compagnie. Or, la loi canadienne sur les télécoms stipule que des intérêts étrangers ne peuvent posséder plus de 50 % d’une société faisant affaire ici. Les Bell et cie ont toujours dû se conformer à cette disposition. Gobalive vient de bénéficier d’un extraordinaire passe-droit.
Les consommateurs vont bientôt en profiter. Ici, il va falloir attendre quelques mois avant que Videotron ait terminé le déploiement de son propre réseau. Mais le CRTC, lui, vient de voit son autorité sérieusement effritée. Qu’il s’agisse de trancher sur le contenu canadien à la radio ou à la télé, sur les redevances à être versées aux télédiffuseurs conventionnels, ou autre enjeu majeur, il y aura toujours quelqu’un pour en appeler au gouvernement, et toujours la possibilité de voir la décision finale être liée à des jeux de coulisses.
Je veux bien que l’on brasse enfin le monde tranquille et prospère des télécoms. Mais je me demande si, à long terme, on y gagne au change quand le gouvernement décide de transgresser ses propres lois.
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