Troisièmement, comme tous les investisseurs le savent trop bien, l’encaisse ne rapporte pratiquement rien aux entreprises. Pour ces dernières, il est sage de conserver un coussin d’encaisse pour traverser toute période de crise qui pourrait se présenter mais combien est-il suffisant? Ni les dirigeants d’entreprises, ni leurs actionnaires ne tolèreront des niveaux d’encaisse anormalement élevés qui réduisent sensiblement le rendement du capital des entreprises.
Dans ce contexte, deux phénomènes risquent de se produire de façon accélérée au cours des prochaines années : des acquisitions d’autres entreprises et le versement de liquidités excédentaires aux actionnaires, sous formes de rachats d’actions et/ou de dividendes. Les acquisitions sont une façon pour les entreprises d’obtenir une croissance immédiate de leurs activités – c’est exactement ce qu’a fait BCE avec l’acquisition d’Astral.
L’autre avenue est de retourner une partie grandissante des liquidités d’une entreprise à ses actionnaires en rachetant ses propres actions (ce qui équivaut techniquement à une acquisition) ou en versant des dividendes de plus en plus élevés. Ces deux tendances se manifestent de plus en plus depuis quelques trimestres, tel qu’illustré par la décision d’Apple de verser son premier dividende ou par Microsoft dont le dividende par action est passé de 0,08 $ en 2003, la première année qu’elle a versé un dividende, à 0,80 $ cette année.
Ces tendances des entreprises d’acheter d’autres entreprises et de verser de l’argent à leurs actionnaires plutôt que d’investir dans de nouveaux projets de croissance ne sont pas très favorables pour la croissance économique des prochaines années mais elles devraient être rentables pour les investisseurs.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 (www.cote100.com) et éditeur de la Lettre financière COTE 100 (www.lettrecote100.com).