Photo: Bloomberg
Ce n'est pas sans sourire qu'on a appris le slogan électoral du Parti libéral. "Ensemble, on s'occupe des vraies affaires", dit-il. Coup d'œil sur l'état des lieux de ces "vraies affaires" pour les trois principales formations politiques.
Si on a bien compris le discours du chef Philippe Couillard ces derniers temps, sa stratégie est d'amener la discussion électorale sur les défis économiques du Québec et sur les moyens à prendre pour pérenniser les acquis sociaux.
Les trois grands partis politiques semblent s'entendre sur cet objectif de pérenniser les acquis sociaux, alors que personne n'a encore proposé de grands abandons de services. Examinons donc les plans de chacun pour y parvenir.
LA PLATEFORME PÉQUISTE
La politique économique
La politique économique du PQ peut se résumer en quelques énoncés:
-Quelques crédits d'impôt supplémentaires aux entreprises pour tenter d'augmenter leur productivité.
-Un accompagnement rapproché de 300 entreprises performantes (les gazelles) afin qu'elles entraînent le Québec dans leur sillage.
-La stratégie d'électrification. Elle comprend essentiellement deux volets. L'un destiné à mettre plus de véhicules électriques sur les routes, notamment avec une augmentation du nombre de bornes de recharge. L'autre, le plus intéressant, destiné au développement manufacturier, avec une enveloppe de 220 M$. On veut de même utiliser les surplus d'Hydro pour attirer de nouveaux investissements.
- Un nouveau modèle d'exploitation du pétrole, à l'île d'Anticosti. Avec un État assez fortement engagé dans le capital des sociétés.
Critique de la plateforme
La politique contient de bons éléments, mais soulève aussi des questions. Le gouvernement évalue qu'elle créera 43 000 emplois d'ici 2017 et qu'elle ajoutera 0,8% au PIB (le projet pétrolier n'est pas dans les chiffres). On peut se demander s'il est approprié de fournir de l'électricité à rabais pendant 10 ans à de nouveaux projets. N'y a-t-il pas risque d'un ressac économique lorsque les surplus auront été écoulés et que les entreprises devront faire face aux prix réels (resteront ou déménageront)?
La politique économique pèse aussi longtemps sur le trésor public avant d'y contribuer. Revenus additionnels moins dépenses additionnelles, elle est déficitaire de 300 M$ cette année. Il faudra sept ans avant que les sommes investies soient récupérées.
Cadre financier
Il prévoit le retour à l'équilibre budgétaire en 2015-2016, en tablant sur une compression importante de la croissance des dépenses. Mais on ne sait pas trop où s'effectueront ces compressions. On souhaiterait voir les médecins contribuer dès cette année et la fonction publique l'an prochain. Rien n'est acquis.
La plus grande faiblesse du cadre financier est que l'on étale sur 12 ans le remboursement du déficit cumulé de 4,5 G$ que l'on enregistrera cette année et l'an prochain. Il est à peu près certain que l'on ne parviendra pas à rembourser ces déficits avant une prochaine récession. Et cette prochaine récession ajoutera assurément d'autres déficits.
LA PLATEFORME LIBÉRALE
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