Or, l’investisseur qui aurait placé un stop-loss à, disons, 72 $ aurait déjà vendu le titre. En théorie, il pourrait le racheter à 70 $; en pratique cependant, les chances qu'il le fasse sont plutôt minces.
Le problème des stratégies stop-loss est que les marchés et la grande majorité des titres boursiers sont très volatils à court terme. Prenez n’importe quel titre de grande capitalisation nord-américain et vous verrez qu’ils fluctuent beaucoup et parfois sauvagement sur de courts laps de temps. Par exemple, le titre de la Banque Royale, un titre relativement peu risqué, a fluctué d’un bas de 48,70 $ à un haut de 64,92 $ au cours des 52 dernières semaines, un écart de 33,3 %. Un autre titre peu volatil est TransCanada : l’écart entre son creux et son sommet des 52 dernières semaines est de plus de 20 %. Imaginez maintenant quelles peuvent être les fluctuations de titres de plus petites sociétés ou de titres plus spéculatifs!
L’investisseur qui place des stop loss sur tous ses titres en portefeuille risque de se retrouver après un an sans aucune position!
Je peux comprendre qu’un « investisseur » qui achète des titres boursiers sans faire ses devoirs, sans les avoir analysées et évaluées au préalable, place des commandes stop loss. Si vous achetez des titres boursiers comme s’ils étaient des bouts de papier et non pas des entreprises que vous pouvez évaluer, la stratégie des stop loss peut être logique.
Mais l’investisseur « valeur » qui a un horizon à long terme fera exactement le contraire. Si un titre acheté à un prix X est une aubaine, c’est encore plus une aubaine à un prix de X – 10 % ou 20 %.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 (www.cote100.com) et éditeur de la Lettre financière COTE 100 (www.lettrecote100.com).