Il a été demandé à 179 volontaires de s'installer dans un cubicule et de remplir un questionnaire, lequel permettait d'évaluer l'humeur dans laquelle ils se trouvaient à l'instant présent. Puis, il leur a fallu se creuser les méninges pendant quatre minutes – pas une seconde de plus – sur une liste de mots dont les lettres avaient été mélangées : plus le nombre de mots reconstitués était grand, plus élevée était la rémunération de chaque participant.
Cela fait, les examinateurs récupéraient les copies pour, en cachette, retirer la feuille en carbone qui était glissée dans la pile de documents. Puis, ils les rendaient aux participants, en leur disant que, finalement, la correction se ferait immédiatement… par les participants eux-mêmes!
La subtilité de l'expérience était là : il n'y avait rien de plus facile que de tricher à ce moment-là, en inscrivant sur la feuille le bon résultat, là où le participant n'avait rien trouvé. Les examinateurs ne surveillaient pas les gestes des uns et des autres à ce moment précis, ils ne faisaient qu'indiquer les solutions et que demander à chacun d'inscrire le nombre de mots trouvés. Bref, ils faisaient semblant de leur faire confiance (bien entendu, il leur suffisait de comparer à la toute fin la feuille rendue et le carbone pour déceler chaque tricherie…).
Pour finir, les participants ont dû remplir à nouveau le questionnaire permettant de savoir dans quelle humeur ils se trouvaient au moment présent.
Résultats? Voici pour les chiffres :
> Les participants ont trouvé – avant d'avoir la possibilité de tricher –, en moyenne, 3,8 bonnes réponses sur les 15 possibles.
> 41% des participants ont triché.
> Les tricheurs se sont ajouté, en moyenne, 2,5 bonnes réponses.
Et voici pour l'aspect psychologique :