Ainsi, les deux chercheurs allemands ont commencé par mettre la main sur les classements de tous les marathons qui ont eu lieu aux États-Unis entre 2001 et 2011. Pourquoi le marathon? Parce que c'était à l'époque une discipline qui faisait fureur, en particulier dans les milieux d'affaires.
Puis, ils ont fouillé dans ceux-ci à la recherche de noms de PDG à la tête, ces années-là, de l'une des entreprises figurant dans le S&P 1500, soit l'indice de Standard & Poor's qui couvre 90% de la capitalisation boursière des marchés américains. L'idée était on ne peut plus simple : identifier les PDG de grandes entreprises américaines ayant fini au moins un marathon dans les années 2000.
Qu'est-ce que ces recherches ont donné? Elles ont permis de mettre au jour une donnée intéressante : 6% des PDG des grandes entreprises de nos voisins du Sud sont des marathoniens, et donc des athlètes aguerris.
Enfin, les deux chercheurs ont regardé si les entreprises dirigées par ces champions s'en sortaient mieux que les autres, sur le plan financier. Résultats? Tenez-vous bien :
> Une différence phénoménale. La valeur boursière des entreprises dirigées par des PDG top shape est supérieure de 4 à 10% à celle des autres. De surcroît, lorsque l'entreprise est vendue dans le cadre d'une opération de fusion-acquisition, sa valeur est supérieure de 1,7 à 3%. Rien de moins.
Comment expliquer un tel phénomène? MM. Limbach et Sonnenburg ont, bien entendu, tenu à le savoir. Pour ce faire, ils ont consulté différentes études sur les particularités psychologiques des personnes capables de courir un marathon, et noté ceci :
> Stress. Les marathoniens savent gérer leur stress, et même en faire un atout, le moment venu.
> Endurance. Les marathoniens brillent par leur endurance physique. Les efforts épuisants ne leur font pas peur, bien au contraire.
> Mental. Les marathoniens ont un mental exceptionnel. Ce qui leur permet, entre autres, d'écarter la douleur et de se surpasser.
> Etc.
Bref, qui dit bon marathonien, dit bon PDG, tant nombre de qualités requises pour l'un comme pour l'autre se recoupent.