Ainsi, les deux chercheurs allemands ont concocté un modèle de calcul économétrique visant à identifier la meilleure attitude à avoir lorsqu'on est confronté à une difficulté, en l'occurrence le manque de courage lorsqu'il nous faut mettre l'épaule à la roue. Ils ont considéré deux employés d'une même entreprise (deux "agents économiques", dans leur jargon) qui doivent, chacun, boucler un grand nombre de dossiers. Ces deux employés doivent fournir des efforts pour y parvenir, si bien que leur défi est d'allouer ces efforts-là le plus judicieusement possible pour arriver à leurs fins, à savoir boucler tous les dossiers en question sans en arriver jusqu'à un état d'épuisement.
Dans le premier cas de figure, les deux employés travaillent chacun de leur côté, sans se préoccuper le moindre du monde de l'autre. Que se passe-t-il dès lors? Ce que nous connaissons tous dans notre quotidien au travail : chacun boucle en quatrième vitesse les dossiers sur lesquels il trippe, mais surtout, chacun se met à procrastiner dès qu'un dossier le barbe profondément. Eh oui, d'un point de vue économique, il est "raisonnable" d'adopter une telle attitude face à une tâche rebutante! (Brève explication : les efforts nécessaires pour arriver à un résultat satisfaisant sont démesurés par rapport à ce que cela peut nous rapporter.)
Dans le second cas de figure, les deux employés ne travaillent plus chacun de leur côté, mais en binôme, lorsque bon leur semble. C'est-à-dire que l'un donne un coup de main à l'autre lorsque celui-ci fait appel à ses services, et ce, à charge de revanche. Et là, à votre avis, que se passe-t-il lorsque l'un des deux employés doit se pencher sur un dossier qui l'amène à procrastiner? Vous l'avez deviné : la meilleure attitude consiste à inviter l'autre à nous aider à avancer dans ce dossier qui nous fait faire du surplace; car, du coup, comme par magie, on ne procrastine plus!
Comme par magie? Pas vraiment. Les deux chercheurs allemands ont regardé d'un peu plus près les résultats données par leur modèle de calcul et ainsi découvert pourquoi, dès lors qu'on s'y met à deux, on ne procrastine plus :