Alan Hedge, professeur de design et d'environnement de travail à l'Université Cornell (États-Unis), a voulu en savoir davantage. Il s'est amusé à faire varier la température dans neufs bureaux différents du siège social de la firme Insurance Office of America (IOA), à Orlando (Floride), et à enregistrer en même temps tout ce que les employés tapaient sur leurs claviers d'ordinateur. Et il a regardé si cela suffisait à modifier la qualité du travail de chacun.
Cette expérience lui a permis d'apprendre deux choses. D'une part, qu'à une température ambiante de 25 degrés Celsius, les employés étaient en mesure de taper 100% du temps, avec un taux d'erreur de frappe moyen de 10%. D'autre part, qu'à une température de 20 degrés, ils n'étaient plus capables que de taper 54% du temps, et ce avec un taux d'erreur de frappe moyen de 25%.
«La température ambiante a sans l'ombre d'un doute un impact sur la performance des employés. À cela s'ajoute le fait que les employeurs qui parviennent à s'approcher le plus de la température qui convient le mieux à leurs employés enregistrent des économies que l'étude évalue à environ 2 dollars américains par employé et par heure», dit M. Hedge.
La température idéale? Un chercheur à l'Université de technologie d'Helsinki (Finlande), Olli Seppänen, et deux autres chercheurs de Berkeley (États-Unis), Fisk & Lei, ont cherché à le découvrir en 2006. Ils se sont pour cela plongés dans une multitude d'études qui portaient sur la performance des employés au bureau, dans lesquelles la température du lieu de travail figurait. Puis, ils ont analysé. L'impact que pouvait avoir eu cette simple variable – la température ambiante – sur les résultats trouvés.
MM. Seppänen, Fisk et Lei ont ainsi fait une belle trouvaille : il existe une température parfaite. Oui, une température à laquelle nous sommes tous plus productifs que jamais.
> La température ambiante idéale est de 22 degrés.
Plus elle est élevée, moins on est productif. Et plus elle est faible, moins on est productif. Un exemple : quand la température ambiante est de 30 degrés, notre performance n'est plus que de 91,1% par rapport à celle que l'on a à 22 degrés.
Voilà qui met fin, je pense, à la guerre du thermostat. Qu'en pensez-vous?
En passant, Aristote aimait à rappeler : «L'objet de la guerre, c'est la paix».