BLOGUE. Avez-vous remarqué qu'au bureau il y a toujours ceux qui se plaignent qu'il fait trop chaud et ceux qui se plaignent toujours qu'il fait trop froid? Que deux camps coexistent, farouchement opposés et a priori irréconciliables? Sûrement…
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La bonne nouvelle du jour, c'est qu'il y a moyen de trouver un terrain d'entente : il suffit d'identifier la température idéale de travail, c'est-à-dire celle à laquelle l'on est le plus productif. Si une telle température existe, bien entendu.
Un sondage a été mené en 2010 aux États-Unis à ce sujet. Il a été demandé par le site Web d'emploi CareerBuilder à près de 4 300 employés passant leurs journées au bureau ce qu'ils pensaient de la température qui y régnait. Il en est ressorti que :
> 22% trouvaient qu'il y faisait trop chaud, au point de les gêner à se concentrer sur leur travail;
> 11%, qu'il y faisait trop froid, au point de les empêcher de se concentrer correctement.
Un même sondage, mené en 2009, avait apporté d'autres points intéressants :
> 54% des employés estimaient que la température ambiante était parfaite;
> 19% pensaient que leur employeur baissait le thermostat à leur insu, pour faire des économies.
Autrement dit, seulement la moitié des employés apprécient la température de leur bureau, et le tiers s'en disent franchement gênés, à tel point que cela nuit directement à leur productivité. Ce qui montre qu'il y a bel et bien un problème, en ce sens qu'il y a des températures néfastes pour le travail et d'autres, parfaites.
Alan Hedge, professeur de design et d'environnement de travail à l'Université Cornell (États-Unis), a voulu en savoir davantage. Il s'est amusé à faire varier la température dans neufs bureaux différents du siège social de la firme Insurance Office of America (IOA), à Orlando (Floride), et à enregistrer en même temps tout ce que les employés tapaient sur leurs claviers d'ordinateur. Et il a regardé si cela suffisait à modifier la qualité du travail de chacun.
Cette expérience lui a permis d'apprendre deux choses. D'une part, qu'à une température ambiante de 25 degrés Celsius, les employés étaient en mesure de taper 100% du temps, avec un taux d'erreur de frappe moyen de 10%. D'autre part, qu'à une température de 20 degrés, ils n'étaient plus capables que de taper 54% du temps, et ce avec un taux d'erreur de frappe moyen de 25%.
«La température ambiante a sans l'ombre d'un doute un impact sur la performance des employés. À cela s'ajoute le fait que les employeurs qui parviennent à s'approcher le plus de la température qui convient le mieux à leurs employés enregistrent des économies que l'étude évalue à environ 2 dollars américains par employé et par heure», dit M. Hedge.
La température idéale? Un chercheur à l'Université de technologie d'Helsinki (Finlande), Olli Seppänen, et deux autres chercheurs de Berkeley (États-Unis), Fisk & Lei, ont cherché à le découvrir en 2006. Ils se sont pour cela plongés dans une multitude d'études qui portaient sur la performance des employés au bureau, dans lesquelles la température du lieu de travail figurait. Puis, ils ont analysé. L'impact que pouvait avoir eu cette simple variable – la température ambiante – sur les résultats trouvés.
MM. Seppänen, Fisk et Lei ont ainsi fait une belle trouvaille : il existe une température parfaite. Oui, une température à laquelle nous sommes tous plus productifs que jamais.
> La température ambiante idéale est de 22 degrés.
Plus elle est élevée, moins on est productif. Et plus elle est faible, moins on est productif. Un exemple : quand la température ambiante est de 30 degrés, notre performance n'est plus que de 91,1% par rapport à celle que l'on a à 22 degrés.
Voilà qui met fin, je pense, à la guerre du thermostat. Qu'en pensez-vous?
En passant, Aristote aimait à rappeler : «L'objet de la guerre, c'est la paix».
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