Gratton : Le choc entre les générations est bel et bien l’un des grands enjeux des entreprises. Il se perçoit sans ambiguité par l’approche des employés envers les technologies de l’information (TI) : les jeunes baignent dedans depuis leur enfance, alors que les autres y résistent souvent tant qu’ils peuvent.
Pour surmonter cette difficulté, une solution peut consister à regarder son personnel d’un œil neuf, non plus en tant que «capital humain», mais en tant que «capital social». Les employés, surtout les jeunes, nouent au sein de l’entreprise de nouveaux types de liens, à savoir des liens virtuels (Facebook, Twitter, etc.). C’est une nouvelle forme de communication, voire de collaboration, qui prend forme, parfois à l’insu de leurs dirigeants, moins portés à la technologie.
Cette attitude des jeunes vise, entre autres, à contrer un point particulier qui les dérange : la spécialisation. On demande de plus en plus aux employés de se spécialiser, ce qui a pour conséquence de les isoler dans leurs champs de compétence, à les couper des autres. Et cette solitude forcée est pénible à vivre.
C’est pourquoi il importe maintenant de réapprendre à travailler ensemble. Tel est le défi qui nous attend…