Mieux, les six chercheurs ont mis au jour le fait que l’insula devient active en situation de danger, et envoie elle aussi un message au cortex préfrontal ventrolatéral. Un message qui est complémentaire à celui de l’amygdale. «Une personne qui a une amygdale endommagée, mais une insula intacte, est toujours en mesure de prendre des décisions raisonnées face à une situation de risque où l’on peut perdre quelque chose. En revanche, ce n’est plus vrai face à un risque où l’on peut gagner quelque chose», est-il noté dans l’étude.
Conclusion? Le cheminement de l’information dans le cerveau n’est pas le même en fonction du risque. Quand il s’agit d’un risque lié à un gain, l’information passe seulement par l’amygdale. Et quand il s’agit d’un risque lié à une perte, elle passe par les deux, l’insula renforçant l’aspect angoissant du danger.
Maintenant, vous me demanderez ce à quoi peut bien vous servir de savoir tout cela… Eh bien, il me paraît très utile de savoir que nos réactions face au risque ne sont pas toujours les mêmes. Lorsque nous sommes confrontés à un risque lié à un gain, nous sommes encore en mesure de raisonner, et donc de prendre une bonne décision. Mais ce n'est plus franchement le cas face à un risque lié à une perte : notre premier réflexe est de figer, et notre cerveau nous supplie de fuir cette situation, sans prendre le temps de réfléchir ; du coup, notre décision aura de fortes probabilités d'être mauvaise, ou à tout le moins pas la bonne.
Intéressant, n'est-ce pas? Autrement dit, mieux vaut se méfier de nos décisions présentant des risques, surtout lorsque celles-ci peuvent nous faire perdre gros.
En passant, l’écrivain français Paul Valéry a dit dans Tel quel : «Un homme tirait au sort toutes ses décisions. Il ne lui arriva pas plus de mal qu’aux autres qui réfléchissent»…