«L’idée d’une checlist pour les leaders m’est venue après avoir constaté que certaines professions ne pouvaient pas s’en passer, comme les pilotes de ligne et les chirugiens. Avant un décollage, le pilote doit remplir une checklist, même le pilote le plus expérimenté du monde. Idem pour les chirurgiens. Pourquoi? Parce que la moindre erreur peut être catastrophique et parce que personne n’est infaillible», explique M. Useem dans une entrevue accordée au site Web de Wharton.
M. Useem a lancé le mois dernier un livre à ce sujet, intitulé The Leader’s Checklist : 15 Mission-Critical Principles, dans lequel il illustre d’exemples concrets le bien-fondé de sa démarche. Il s’appuie notament sur l’effondrement spectaculaire de l’assureur américain AIG en 2008 («Le PDG de l’époque n’avait pas respecté les fondamentaux du leadership. S’il avait utilisé une checklist, il aurait probablement évité de commettre certaines bévues», estime M. Useem) et sur la défaite fatale de l’Armée Confédérée à Appomattox en 1865.
Autre exemple frappant : plusieurs articles du New England Journal of Medicine publiés l’an dernier visiaent à comparer la performance des hôpitaux qui sont très stricts sur les checklists et ceux qui le sont moins ; il appert que les derniers affichent en général un taux de mortalité en bloc opératoire de 1%, et les premiers, de 0,5%. Une différence que certains jugeront mineure, mais qui ne l’est pas en réalité quand on vise ni plus ni moins que l’excellence.