Quant au second, il a mis en évidence l’anima et l’animus comme éléments distinctifs fondamentaux entre les sexes. L’anima est la personnification des tendances psychologiques féminines de l’homme (c’est la femme en nous), et l’animus, l’exact inverse, à savoir l’homme qui est en chaque femme.
D’après les deux chercheurs, l’anima et l’animus s’expriment à tout bout de champ en entreprise. C’est même «l’environnement idéal pour les étudier», avec les blagues de bureau, le langage non-verbal et autres comportements qui traduisent sans cesse le fait que «les femmes ne sont pas les bienvenues». Jung considère que l’attitude machiste provient en grande partie de l’insécurité des hommes, surtout les plus fragiles, face à la compétition de plus en plus forte que leur livre les femmes : la structure hiérarchique des entreprises étant pyramidale, les meilleurs postes sont de plus en plus difficiles à obtenir… «Plus les femmes grimpent vers le sommet, plus certains hommes se sentent menacés, et ont le réflexe de renforcer leurs bastions, voire de se comporter de manière ouvertement hostile face à toutes celles qui peuvent se révéler un jour leur rivale», estiment les deux chercheurs.
Une telle guerre des sexes, même larvée, est, bien entendu, néfaste pour le bon développement de l’entreprise. Il convient donc de trouver un moyen pour faire régner la paix, c’est-à-dire pour que les différences entre les sexes n’aient plus guère d’importance. «Et si, au lieu de toujours chercher à faire entrer les femmes dans le moule imposé par les hommes au pouvoir, on cherchait plutôt à adapter les entreprises au profil des femmes… Et si l’on féminisait les entreprises…», ont-ils réfléchi.
Une réflexion on ne peut plus intéressante, car elle s’est traduite par neuf propositions concrètes pour rendre les entreprises plus accueillantes pour les femmes, et par suite nettement plus efficaces :
1. Réaliser le besoin d’un nouveau design. Les femmes n’ont pas la même perception de leur environnement que les hommes. Il faut donc mettre au point de nouvelles structures organisationnelles, qui conviennent mieux aux femmes. «Car, tenir compte de la diversité permet de s'enrichir sur tous les plans», ont-ils estimé.