M. Kets de Vries et Mme Engelhau sont ainsi partis du constat que le machisme est présent partout dans nos sociétés occidentales, et en particulier dans les entreprises, même si l’on fait beaucoup d’efforts pour le dissimuler le plus possible. Et ils se sont interrogés sur les raisons qui ont poussé l’ex-président de Harvard à faire une telle sortie. Ils en sont alors venus à se dire : «Sur le plan professionnel, les hommes et les femmes sont-ils aujourd’hui à égalité pour devenir ce qu’ils aimeraient devenir?».
Pour tenter d’y voir un peu plus clair sur ce sujet, ils ont commencé par faire plusieurs constats : oui, le phénomène des «cols-roses», à savoir les métiers qui ne sont pratiqués que par des femmes, perdure bel et bien de nos jours; oui, les femmes ont en général de moins belles carrières que celles des hommes; oui, l’équité salariale entre les sexes est loin d’être devenue une pratique courante; etc.
Pourtant, les femmes ont clairement les qualité spour briller autant, sinon plus, que les hommes. Par exemple, «dès qu’il s’agit de décrocher un diplôme universitaire, les femmes font mordre la poussière aux hommes», soulignent les deux chercheurs, en indiquant, entre autres, qu’actuellement 58% des personnes qui sortent diplômées des universités américaines sont des femmes.
Comment expliquer un tel paradoxe? C’est là que M. Kets de Vries et Mme Engelhau ont fait appel aux deux pères fondateurs de la psychanalyse, Sigmund Freud et Carl Jung. Le premier a lui-même reconnu que la femme est un insondable mystère pour les hommes, et peut-être même pour la gente féminine : «La grande question qui n’a toujours pas de réponse – et pour laquelle je n’ai pas le moindre début de réponse en dépit de mes 30 années de recherche sur les profondeurs de l’âme féminine –, c’est «Au fond, que veulent les femmes?»», a-t-il dit, un jour.