Alors, comment faire preuve d’une réelle modestie? Comment s’y prendre, si l’on ne doit pas se montrer trop bavard? Ni trop avare de ses succès? Il convient, selon Mme McMullin, «d’écouter d’abord les autres, puis d’ajouter des éléments à la discussion tirés de son expérience personnelle». L’idée est d’alimenter la discussion, pas de chercher à briller à tout prix. Un truc peut consister à ne pas trop en dire, et d’attendre les questions (si celles-ci ne viennent pas, c’est que votre «bon coup que vous voulez tant communiquer aux autres» ne représente à leurs yeux que peu d’intérêt, et qu’il vaut mieux ne pas tenter d’insister…).
«Les vrais modestes cherchent les points communs qu’ils ont avec leur interlocuteur, pas les points sur lesquels ils sont «supérieurs». Et ils s’arrangent pour que la discussion porte là-dessus, pas à la faire tourner à leur avantage», dit M. Ben Ze’ev, en soulignant qu’Albert Einstein était un modèle de modestie, puisqu’il savait très bien qu’il était un génie de la physique – et donc qu’il était «supérieur» à presque tout le monde sur ce plan – et avait l’intelligence de relativiser cette «supériorité» en considérant qu’à l’échelle de l’univers, chaque être humain et ses «grandes réalisations» n’était que bien peu de choses…
Ce qui me rappelle une merveilleuse citation de l’humoriste américain Jack Benny, qui cotoyait au milieu du XXe siècle Mel Blanc et autres Groucho Marx : «La modestie est ma plus grande qualité»…