L’air de rien, cette découverte est majeure. «Nous avons été surpris par le rôle modeste de l’intelligence individuelle. Traditionnellement, les chercheurs considèrent que les compétences individuelles fournissent la base de la performance du groupe. Nous, nous avons mis au jour le fait que l’intelligence collective est largement indépendante des capacités de chaque membre du groupe. Si l’on tente de prédire la performance d’un groupe, une analyse de leur intelligence collective est bien plus pertinente que des informations sur les prouesses intellectuelles des uns et des autres», a expliqué au magazine Le Monde de l’intelligence Anita Williams Wooley, qui a dirigé la recherche.
La seconde expérience a permis d’affiner les trouvailles des cinq chercheurs. Ces derniers ont formé 152 groupes composés de deux à cinq personnes et ont demandé à ceux-ci de mener à bien différentes activités similaires à celles de la première expérience. Le but de l’opération? Découvrir ce qui détermine le facteur C…
Résultat? Trois critères d’un groupe ont une corrélation positive avérée avec le facteur C…
1. La sensibilité sociale. C’est «la capacité des membres à décrypter les signes non verbaux des autres membres», selon la professeure de la Tepper School of Business ; ce que l’on peut résumer par le degré de coopération et d’engagement qui règne dans le groupe.
2. Le respect mutuel. Si l’un des membres du groupes prend les choses en mains et se met à parler plus que les autres au point d’empêcher certains de s’exprimer comme ils le voudraient, la performance du groupe en prend un coup. Bref, les «petits chefs» sont d’une nuisance certaine. En revanche, si chacun est ouvert d’esprit et à l’écoute des autres, tout se passe au mieux.