Ainsi, il convient de regarder la notion de pouvoir d’un œil neuf. Il y a le pouvoir formel, qui découle du poste que vous occupez : il est naturel, par exemple, qu’un chef de projet exerce une certaine autorité sur les membres de son équipe et ait, entre autres, le dernier mot lorsqu’il faut prendre une décision importante, et ce, même s’il doit tout le temps obtenir l’aval de ses supérieurs hiérarchiques. Mais il y a aussi – on l’oublie trop souvent – le pouvoir informel, c’est-à-dire celui qui provient de notre propre capacité à influencer les autres, quels qu’ils soient.
«La vraie clé du pouvoir, c’est de détenir la bonne information au bon moment», a illustré Mme Méthot. Cela signifie que rien n’est plus important, de nos jours, que d’être bien informé, et même de l’être mieux que les autres, si l’on entend avoir un ascendant sur autrui. Si, vous, vous avez une information que les autres n’ont pas, ces derniers prendront sûrement de mauvaises décisions sans votre aide. Et si de surcroît vous la partagez avec ceux qui en ont le plus besoin à un moment crucial, alors votre ascendance peut devenir durable.
Bien entendu, l’idée n’est pas là de vous encourager à faire de la rétention d’information pour votre petit profit, histoire de faire se planter des collègues que vous considérez comme des rivaux, voire votre supérieur hiérarchique, parce que vous ne l’appréciez franchement pas. Pas du tout. Il s’agit au contraire de vous faire comprendre que vous avez plus de pouvoir que vous ne le croyez : une simple information plus ou moins exclusive peut vous permettre de faire toute la différence, surtout si vous évoluez dans un secteur où la concurrence est féroce.