> Loi 2 – Encourager la stupidité tu dois
Pour innover, il faut disposer d'une ambiance de travail particulière, propice à l'originalité : «Chacun doit se sentir bien, relax, libre d'être lui-même. Chacun doit évoluer dans une atmosphère empreinte de permissivité, où l'on peut dire et faire à peu près n'importe quoi. Pourquoi? Parce que trop souvent le regard des autres, ou l'appréhension de celui-ci, fige les personnes créatives, et tue ainsi dans l'œuf les idées neuves», indique-t-il.
Il faut donc encourager chacun à se montrer, à l'occasion, stupide. C'est-à-dire libre de partager avec les autres ce qui lui passe par la tête, sans frein, sans risque d'être ouvertement désapprouvé par autrui. «À mes yeux, il est nécessaire d'écarter du groupe les personnes dites sérieuses, qui n'apprécient pas à leur juste valeur ceux qui osent se montrer stupides. Et ce, même si ces personnes-là sont des puits de savoir ou des leaders nés qui ont fait mille fois leurs preuves. Car leur froideur à l'égard des excentriques et de leurs excentricités est dévastatrice pour l'innovation», préconise-t-il.
Une telle ambiance de travail est relativement aisée à mettre en place, d'après Isaac Asimov. «Il suffit d'inciter implicitement à la jovialité. Chacun doit pouvoir appeler les autres par leur prénom, leur faire des blagues, et même les taquiner, je pense. Bien entendu, les idées neuves ne naîtront pas de ces blagues-là, mais cela créera les conditions nécessaires à leur émergence. Car il ne peut y avoir de créativité sans une once de folie», soutient-il.
> Loi 3 – Se doter d'un facilitateur tu dois
On vient de le voir, un leader classique ne peut être efficace au sein d'une telle équipe. Il n'y est même pas pertinent. D'où l'intérêt de confier les rênes à une toute autre personne : le facilitateur.
«La personne responsable de l'équipe chargée d'innover doit assumer un rôle proche de celui du psychanalyste. Elle doit veiller à poser de bonnes questions, soit des questions qui ne visent pas limiter le champ des possibles mais plutôt à l'élargir. Elle doit faire attention à interférer le moins possible dans les décisions prises et les actions qui s'ensuivent. Elle doit aider chacun à cheminer sur la voie qu'il a empruntée, quelle que soit cette voie, jusqu'à ce qu'il arrive là où il devait arriver», explique-t-il.