En creusant davantage leurs données, les deux chercheurs en ont conclu qu'il fallait réunir trois conditions pour voir apparaître de "bons" potins au sein d'un groupe :
1. Il n'y a pas de "bons" potins sans "mauvais" potins.
2. Les "bons" potins se mettent à circuler à partir du moment où le groupe doit surmonter un obstacle majeur (comme la présence d'un tire-au-flanc dans ses rangs).
3. Les "bons" potins ne voient le jour que si le groupe a besoin de souder davantage ses rangs.
On le voit bien, l'usage de "bons" potins peut être une bonne idée pour qui entend combattre les "mauvais" potins qui circulent inévitablement quand les choses vont mal pour une équipe. Ils peuvent redonner le moral aux troupes quand celui-ci est dans leurs talons. Ils peuvent passer du baume sur des plaies à vif.
Cela étant, mieux vaut ne jamais lancer soi-même de "bon" potin, à plus forte raison si l'on est le leader de l'équipe. Non, il suffit de tenir informé certaines personnes des bonnes nouvelles, aussi infimes soient-elles, à savoir celles qui sont en général au cœur des discussions du groupe. Car vous pouvez être certain que, tôt ou tard, ces personnes finiront par partager leurs informations avec les autres.
En passant, l'aphoriste polonais Stanislaw Jerzy Lec a dit dans ses Nouvelles pensées échevelées : «Quand les potins vieillissent, ils deviennent des mythes».