Bien entendu, le flemmard est vite devenu l'objet de potins, c'est-à-dire, comme le définissent MM. Kniffin et Wilson, de «paroles négatives ou positives, informelles et fluctuantes, échangées par des membres d'un groupe à propos d'un des leurs». Surtout à partir du jour où, le coach ayant exceptionnellement demandé à chacun de participer à deux entraînements durant la même journée, il n'est pas venu au second, en disant qu'il était «trop fatigué» pour ça.
Comment les deux chercheurs ont-ils appris tout ça? De deux manières. Kevin Kniffin était l'un des membres de l'équipe d'aviron, et était donc relativement bien placé pour savoir ce qui se disait au sein des membres du groupe. Et David Sloan Wilson, lui, menait des entrevues individuelles avec tous les membres de l'équipe, une fois par semaine, afin de recueillir tous les propos échangés entre eux durant les derniers jours.
Résultats? Voici les principaux :
> Durant le premier semestre, 38% des discussions entre les membres de l'équipe concernaient de "mauvais" potins à l'égard du flemmard. Le reste portait sinon sur des préoccupations internes (le bateau, l'entretien de l'équipement, les compétitions, etc.) et sur des thèmes généraux (voiture, argent, santé, météo, etc.).
> Toujours durant le premier semestre, 9% des discussions avaient trait à de "bons" potins. Il va de soi qu'ils ne portaient pas sur le flemmard, mais sur d'autres membres de l'équipe.
> Durant le second semestre, le pourcentage de "mauvais" potins est tombé à 1%. Pourquoi? Le flemmard avait fini par quitter l'équipe.
> Durant le second semestre, aucun "bon" potin n'a été relevé. Oui, aucun.