«La liste de Frey a surtout le grand mérite de montrer comment la société - et donc, la raison économique - pousse chacun d'entre nous à suivre quasiment l'inverse des préceptes du bonheur : sans cesse, nous sommes amenés à nous comparer à Steve Jobs, à notre boss ou encore au collègue le plus performant de l'équipe. Bref, comment elle nous pousse à faire nous-mêmes notre malheur», indique Daniel Cohen dans Homo Economicus.
Et de poursuivre : «Au-delà des choix individuels, c'est bien l'organisation de la société qui est aujourd'hui en question, à commencer par la plus importante d'entre elles : l'organisation du travail». M. Frey est on ne peut plus clair à ce sujet, dans son livre Happiness : «L'approche économique du bonheur permet de de surcroît d'aider à bâtir des organisations susceptibles d'aider les individus à atteindre le plus haut niveau possible de bien-être. Elle met notamment en évidence le fait que le design de ces organisations-là doit viser à remplir deux buts principaux : favoriser la participation active de chacun à l'oeuvre commune et décentraliser au maximum la prise de décisions. Car ce sont là deux grands attributs du bonheur individuel», dit-il dans la préface.
Bruno Frey le martèle, un peu plus loin dans le texte : «Les organisations propices au bonheur permettent à chacun de leurs membres d'être heureux, et de le rester. Et elles y parviennent en donnant à chacun la possibilité d'influencer les décisions prises ainsi que celle de contribuer directement aux actions entreprises».
Saisissant, n'est-ce pas? Le bonheur, ce n'est donc pas une utopie, mais une terre qui existe vraiment, que chacun de nous peut atteindre pourvu que les conditions nécessaires à cela soient réunies. Des conditions, fort heureusement, qui ne sont pas si complexes que ça à remplir.
Que retenir de tout cela? Ceci, à mon avis :
> Qui entend devenir franchement heureux au travail se doit de se mettre en position de penser non pas en 'Moi', mais en 'Nous'. Il lui faut s'attacher à venir en aide aux autres dans l'atteinte d'un objectif commun, et donc oublier cette fâcheuse tendance que nous avons tous de vouloir briller toujours plus que les autres. Mieux, il doit tout faire pour que les talents des autres brillent plus que les siens. Car c'est ainsi que pourront être combinés épanouissement et eficacité.
En passant, l'écrivain français Victor Hugo a dit dans Océan prose : «Croyez pour être forts. Aimez pour être heureux.»
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