Qu'ont-elles ainsi trouvé? Deux choses fort intéressantes :
> Pas plus prudentes. Les banques qui comptent plus de femmes parmi leurs hauts-dirigeants ne prennent pas moins de risques que les autres. Et elles ne prennent pas plus de risques que les autres. Bref, le nombre de femmes n'a pas d'incidence sur le degré de prise de risques pris par une institution financière.
> Mais plus performantes. Les banques qui comptent plus de femmes parmi leurs hauts-dirigeants affichent de meilleurs résultats financiers en période de crise économique que les autres.
Comment expliquer cela? En particulier cette découverte contre-intuitive selon laquelle les femmes prisent tout autant le risque que les hommes?
Les deux chercheuses se sont souvenues d'une étude signée en 2009 par Sapienza, Zingales et Maestripieri. Celle-ci s'intéressait à des étudiants en MBA de l'Université de Chicago et visait à éclaircir pourquoi seulement 36% des diplômées s'orientaient vers des métiers à haut degré de prise de risques financiers (courtage, etc.) alors que ce pourcentage grimpait à 57% pour les diplômés. La conclusion : c'était une question de biologie, plus précisément de testostérone. Ne s'orientaient vers une telle carrière que les personnes riches en testostérone, une hormone stéroïdienne produite en général en moins grande quantité par les femmes que par les hommes.
Ça a fait "tilt" dans la tête de Mmes Adams et Ragunathan : les femmes qui occupent de grandes responsabilités au sein d'une banque ne doivent pas être des femmes ordinaires. Elles doivent avoir une production hormonale qui sort de la normale, et qui leur permet de ne pas flancher lorsqu'il leur faut prendre des décisions risques. Tout comme leurs homologues masculins.